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Attacher des patients pendant des heures voire des jours reste une pratique courante en psychiatrie en France. Dans l’ouvrage Abolir la contention, le psychiatre Mathieu Bellahsen appelle à sortir de cette « culture de l’entrave ». Extrait.
Depuis plusieurs années, dans certains hôpitaux psychiatriques, une marque de contention mécanique est arrivée sur le marché. Sur le dépliant vantant ses mérites, on peut lire : « Le concept Pinel® permet de satisfaire aux besoins de contention de tous niveaux avec un seul système. Dans la contention d’urgence, le patient agressif peut être immobilisé en sept points en moins de dix secondes […]. Les patients plus passifs peuvent être maintenus au lit ou au fauteuil tout en conservant une grande mobilité et peuvent ne pas se rendre compte qu’ils sont sous contention. Ce système s’adapte à tous les types de besoins de contention des institutions, soins prolongés, urgence, psychiatrie, soins intensifs… »
En France, la grande majorité des lieux psychiatriques attache. Ce n’est pas mon expérience. Pendant dix ans, grâce à un collectif de soins, j’ai pu me passer de contention mécanique au sein d’un secteur de psychiatrie adulte, comme 15 % des services de ce pays. Mais aujourd’hui, la défiance se porte sur les lieux de soins et les équipes qui font ou tentent de faire sans contention mécanique. Ils sont mis en accusation. Ils ne seraient ni réalistes ni « pragmatiques ».
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