Un soir de la semaine, nous avons proposé à notre fille aînée, 8 ans, d’aller en colo pendant de prochaines vacances. Elle était plutôt partante, ne serait-ce que pour narguer ses cadets. Après cet échange, mon compagnon et moi nous sommes rendus à l’évidence. Il allait falloir avoir avec elle une conversation désagréable, qui hante de nombreux parents. Vous me voyez venir : comment parler à notre enfant des violences sexuelles et du risque pédocriminel ? Comment ne pas la terroriser ou lui donner l’impression fausse que le mal est partout ? Et en même temps, comment avoir une parole utile ?
Premier réflexe : faire l’autruche. Malheureusement ni efficace ni très responsable. Deuxième réflexe : me dire que j’ai déjà « fait le job ». Pendant le bain, en prévision de soirées pyjama et d’une précédente colo, j’ai répété à mes enfants que leur corps leur appartenait, que personne n’avait le droit d’y toucher s’ils n’étaient pas d’accord. Résultat : ma cadette, à 4 ans, a passé des semaines à vociférer devant qui voulait l’entendre que je lui avais coupé la frange sans son consentement, alors que son corps lui appartenait. Elle a ensuite appliqué cette même recette à l’ingestion de courgettes.
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