Depuis quelques jours, ma fille aînée, qui entre en CE2, se trimballe partout avec un Petit Robert. « Papa, maman, vous pouvez me dire un mot pour que je le cherche ? » C’est ainsi que nous sommes désormais très au point sur les différents usages de « ratatouille », la composition du « jais » et la définition de « lignite ». Un soir, en allant lui faire un bisou, je l’ai trouvée au lit avec deux tomes de La Guerre des clans et… un Larousse illustré. « Ce soir, je lis le dictionnaire ! », m’a-t-elle annoncé avec entrain.
Au bureau, quelques jours plus tard, j’ai lu sur Lemonde.fr la tribune intitulée : « M. Gabriel Attal, redonnez à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesse ». Elle est signée par une palanquée de gens tout aussi célèbres que disparates : Elisabeth Badinter, Abd al Malik, Isabelle Carré, Renaud, Jacques Attali, Jamel Debbouze, Anne Sinclair, Martin Solveig… « Une grande partie de nos enfants ne lisent plus et peinent à écrire. Ils peinent à écrire au sens d’articuler leur pensée et de raisonner », s’alarment-ils. Dans ce texte transparaissent l’urgence et la détresse. « Apprendre à écrire, c’est apprendre à penser, à fixer ses idées, à communiquer, à s’émanciper. (…) C’est pouvoir se relier à soi-même et à l’autre par les mots. Que se passera-t-il demain si ces notions essentielles à la fondation de tout être humain, de toute société, de toute civilisation sont battues en brèche ? »
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