C'est un service fatigué et aux conditions de travail dégradées qui s'est mis en droit de retrait depuis mardi. La prise en charge de malades psychiatriques est devenue une mission impossible. Le personnel tire la sonnette d'alarme et a saisi les directions du CHM et de l'ARS.
Suivre un patient psychiatrique demande de l'attention. Mais en ce moment, les infirmiers, aides-soignants, médecins et tous les autres acteurs impliqués dans ce suivi à Mayotte n'ont plus le temps de porter une attention à leurs patients. Et pour cause, ils sont au bout du rouleau. A Mayotte, le service psychiatrique n'est pas le seul à souffrir d'un sous-effectif chronique. Mais pour le personnel, la ligne rouge a été franchie. Et depuis mardi, ils sont en droit de retrait illimité.
L'ARS a budgétisé 15 postes de médecins psychiatres. Mais en ce moment, le service n'en compte qu'un ou deux en poste selon les périodes.
Nous avons une carence significative de médecins. Un poste pourvu sur 15, c'est mieux que rien. Mais c'est souvent un réserviste. Nous n'avons aucun médecin psychiatre présent de manière pérenne. Or, pour une prise en charge globale correcte, hospitalière et extra-hospitalière, il nous faut au moins deux psychiatres en permanence.
Victor Hurlault, infirmier au service psychiatrique du CHM
Des arrêts maladies et des démissions qui se multiplient
Le manque de pesonnel touche également les assistants sociaux et les autres catégories de pesonnel médical et paramédical. Les astreintes de nuit ne sont parfois plus assurées par les médecins. Le manque de pesonnel contribue à une surcharge de travail de ceux qui répondent à l'appel. Mais la surcharge de travail conduit à la fatigue et donc aux arrêts maladie. Des agents arrêtés qui ne peuvent être remplacés, ce qui conduit à encore plus de surcharge de travail. Un cercle vicieux qui n'en finit plus selon les agents du service. Et qui conduit à de nombreuses démissions.
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