C’est un cas clinique exceptionnel de médecine légale que rapportent des légistes français dans un article publié en ligne le 31 janvier 2020 dans le Journal of Forensic Sciences. Un jeune homme de 25 ans est découvert gisant mort en pleine rue. Il a succombé à de multiples plaies par arme blanche au niveau du cou. Des traces de sang sont visibles sur 400 mètres, de même qu’une grande quantité de sang sous le cadavre. Un grand couteau, dont la lame mesure 21 cm, a été trouvé à 50 cm de la victime.
L’examen externe autopsique découvre 19 plaies aux contours réguliers à la face antérieure du cou de notre homme : 13 sont des plaies pénétrantes, 6 des incisions superficielles. Ces lésions infligées par arme blanche sont grossièrement parallèles. Les légistes en comptent 11 orientées vers le bas et sur la gauche, une autre a un trajet horizontal, une autre encore est verticale. Toutes les plaies sont orientées vers la gauche chez ce droitier.
Aucune autre lésion n’est observée. Ainsi, les médecins légistes ne notent pas de marques de défense sur les avant-bras, ni de plaies pénétrantes sur le dos de la victime. Le cadavre ne porte aucune incision profonde.
Le scanner post-mortem montre la présence d’air dans les tissus situés sous la peau du cou et dans l’espace situé entre les poumons, ce que l’on appelle respectivement un emphysème sous-cutané et un pneumomédiastin. L’autopsie révèle enfin des perforations des veines jugulaires droite et gauche, mais sans lésion des artères carotides. Par ailleurs, il existe une plaie pénétrante de la trachée sur une longueur de 2 cm.
La cause de la mort est une hémorragie massive due à la perforation des deux grosses veines du cou par des plaies pénétrantes à l’arme blanche.
Caméras de surveillance
Les enquêteurs pensent alors avoir affaire à un homicide. Mais c’est sans compter sur le renfort des caméras de surveillance installées sur la voie publique qui ont filmé les derniers instants de la victime. Il est 9h43 lorsque la caméra saisit les premières images de la victime. Il titube, a un couteau à la main droite et se tient le cou de la main gauche. Sa veste blanche est tachée de sang. L’homme fait ensuite quinze pas puis s’allonge sur le sol, s’assoit rapidement et se rallonge à trois reprises. Il s’assoit à nouveau. Pendant deux minutes, il regarde ses mains sur lesquelles s’écoule le sang issu des plaies du cou.
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