DÉCRYPTAGESD’où vient le virus ? Comment se propage-t-il ? Comment s’en protéger ? Nous avons tenté de répondre aux principales interrogations sur l’épidémie en cours.
L’épidémie de Covid-19 qui s’est répandue, depuis la Chine, dans d’autres pays suscite de nombreuses interrogations. Face à l’évolution rapide de la situation, qui suscite son lot d’inquiétudes, nous répondons à vos questions avec les informations les plus à jour possibles – et qui sont susceptibles d’évoluer rapidement dans les heures ou jours à venir.
Nous avons sélectionné une trentaine de questions les plus fréquentes afin de revenir plus largement sur le virus et ses conséquences. L’ensemble des réponses sont listées ci-dessous. Pour trouver des éléments en rapport avec vos interrogations, vous pouvez utiliser la fenêtre de recherche ci-dessous en utilisant des mots-clés comme, par exemple, « incubation », « Italie » ou « masque ».
Comment la France se prépare-t-elle à l'apparition de nouveaux cas ?
Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé dimanche l'augmentation du nombre d'établissements de santé mobilisés dès lundi 24 février pour accueillir d'éventuels malades du Covid-19. « Nous disposions jusqu’à présent de 38 établissements de santé, essentiellement les CHU. J’ai décidé, en accord avec le premier ministre, que 70 établissements [hébergeant] un SAMU seront activés pour augmenter nos capacités de réponse », a-t-il déclaré. M. Véran a fait part de son souhait d’accroître les capacités en matière de tests diagnostiques « pour atteindre une capacité de plusieurs milliers d’analyses par jour et sur tout le territoire, contre quatre cents aujourd’hui », et en équipements de protection individuelle, notamment en commandant, « en quantité », des masques de protection.
Quelles sont les mesures prises aux frontières françaises ?
Face à la propagation du coronavirus, plusieurs pays ont décidé de fermer leurs frontières avec la Chine et l'Iran. En France, certaines personnalités politiques réclament la prise de mesures similaires avec l’Italie, le pays européen le plus touché. Cela « n’aurait pas de sens », a répondu le ministre de la santé, Olivier Véran, dimanche 23 février, sur France 2. Au 25 février, aucune mesure en ce sens n'avait été prise.
Le réseau de santé français est-il capable de gérer une épidémie en France ?
« Il n’existe pas de plan particulier pour le Covid-19, puisque c’est un nouvel agent pathogène », selon Michèle Legeas, enseignante à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), spécialiste de l’analyse et de la gestion des situations à risques sanitaires. « En revanche, les éléments servant de base à la construction de tels plans sont toujours les mêmes : ils reposent sur la modélisation de la propagation épidémique (à partir des données disponibles) et l’effet estimé de mesures "barrières", comme la mise en quarantaine, les fermetures d’écoles ou de lieux de rassemblements collectifs. »
Le plan Orsan (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles), déclenché localement par les agences régionales de santé, suppose un renforcement de la prise en charge ambulatoire, l’hospitalisation devant survenir uniquement pour les situations d’urgence. Tous les établissements, y compris privés, doivent repousser certaines interventions non indispensables, « ouvrir » des lits supplémentaires et renforcer leurs effectifs, notamment en redéployant certains de leurs personnels.
Quelles sont les mesures mises en place dans les écoles, collèges et lycées ?
La France a émis le 24 février une série de recommandations pour les personnes revenant des deux régions italiennes touchées par le Covid-19, la Lombardie et la Vénétie, en leur demandant notamment d'éviter « toute sortie non indispensable ». Dans ce cadre, les enfants de retour de ces régions « ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l'école, au collège ou au lycée (…) compte tenu de la difficulté à porter un masque toute la journée », durant les quatorze jours suivant leur arrivée sur le territoire français. Ces recommandations sont aussi valables pour les élèves de retour de Chine continentale, Hongkong, Macao, Singapour et la Corée du Sud, a précisé le ministère de la santé.
Quelles précautions faut-il prendre individuellement ?
La prévention concernant le SARS-CoV-2 ressemble à celle de tous les autres virus habituels : se laver les mains plusieurs fois par jour avec une solution hydroalcoolique ou du savon, éviter de toucher ses yeux, son nez et sa bouche sans s'être lavé les mains, couvrir sa toux avec un tissu jetable, éviter le contact avec les personnes malades...
Si vous pensez présenter les symptômes de la maladie après un voyage dans un foyer épidémique ou un contact avec quelqu'un en revenant, les recommandations sont très claires : surtout, ne pas se rendre aux urgences, ni chez son médecin traitant, afin de prévenir la propagation du virus, en particulier parmi les patients déjà fragilisés des salles d’attente. La consigne est donc de rester chez soi et d’appeler le 15 (SAMU) « en faisant état des symptômes et du séjour récent ». Le port d'un masque chirurgical est recommandé pour les personnes qui ont séjourné en Chine (Chine continentale, Hongkong, Macao), à Singapour, en Corée du Sud, ou dans les régions de Lombardie et de Vénétie en Italie, pendant les 14 jours suivant leur retour ainsi que pour les malades symptomatiques, afin d'éviter de diffuser la maladie par voie aérienne, précise le site du gouvernement français.
En revanche, le port de ce type de masque par la population non malade et n’ayant pas voyagé, afin d’éviter d’attraper le coronavirus Covid-19, « n’est pas recommandé et son efficacité n’est pas démontrée », poursuit le site.
Comment différencier ce virus d'autres maladies, comme la bronchite ou la grippe saisonnière ?
Il n'est pas possible de différencier la grippe saisonnière du coronavirus sur la simple base de symptômes. Ils ne sont pas spécifiques, puisque dans les deux cas, le malade sera fiévreux et aura des problèmes respiratoires. Seul un test diagnostic permet de distinguer le SARS-CoV-2 d'une grippe hivernale ou d'une bronchite.
Après un prélèvement cellulaire, un laboratoire d'analyse spécialisé permettra, en quelques heures, de vérifier si la souche virale est celle du SARS-CoV-2.
Après identification du virus, comment soigne-t-on le patient ?
Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement connu pour être efficace contre ce nouveau virus. Les soins apportés aux malades consistent donc à traiter les symptômes autant que possible, c'est-à-dire faire baisser la fièvre, calmer la toux et les maux de tête, etc. Les auteurs d'une étude publiée dans The Lancet le 24 janvier indiquent cependant qu'un essai clinique a débuté pour tester une combinaison de lopinavir et de ritonavir, deux traitements antiviraux qui ont des effets cliniques positifs contre les coronavirus cousins du SARS-CoV-2 que sont le SARS-CoV et le MERS-CoV.
La chloroquine, un médicament antipaludique, a été récemment mise en avant en France par les médias, à la suite de la publication d'une étude chinoise faisant part de son efficacité. Mais contrairement à ce qu'on peut lire, son efficacité n'est en rien prouvée, et le médicament n'est pour l'heure qu'une piste parmi les dizaines de produits listés par l'OMS comme des pistes thérapeutiques.
Faut-il faire des provisions de masques ?
Le ministre de la santé, Olivier Véran, a recommandé le port du masque uniquement pour les personnes ayant séjourné en Chine, à Singapour, en Corée du Sud, en Lombardie ou en Vénétie, pendant les quatorze jours suivant leur retour Selon l'OMS, les personnes en bonne santé ne doivent utiliser un masque que si elles s'occupent d'une personne présumée infectée par le virus.
A quel moment parle-t-on d'une pandémie ?
Selon la définition officielle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « une pandémie survient lorsqu’un nouveau virus apparaît et se propage dans le monde entier, en l’absence d’immunité dans la grande majorité de la population ». D’après le dictionnaire Larousse, une pandémie (du grec pan = tout et demos = peuple) est « une épidémie qui s'étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier ». L’OMS introduit désormais le terme : le monde doit se préparer à une « éventuelle pandémie », a estimé l’organisation, lundi 24 février, jugeant « très préoccupante (...) l’augmentation soudaine » du nombre de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. Mais « pour l’instant, nous n’assistons pas à la propagation mondiale non confinée de ce virus, et nous n'observons pas de cas sévères ou de morts à grande échelle. »
Quels sont les foyers épidémiques hors de Chine ?
Au 25 février, trois foyers épidémiques étaient actifs hors de Chine : la Corée du Sud, l'Italie et l'Iran. La Corée du Sud est le plus important d'entre eux, avec près d'un millier de cas recensés, contre seulement une centaine quatre jours plus tôt. L'Italie, ensuite, qui comptait seulement trois cas le 20 février, mais qui en compte désormais 322. Et enfin l'Iran, où l'on ne recensait aucun cas jusqu'au 19 février, et où pesque 100 cas ont été dénombrés depuis.
Pourquoi la situation en Italie inquiète-t-elle autant ?
C’est l’explosion soudaine du nombre de cas en Italie qui inquiète les autorités transalpines et leurs voisins européens. Le seul examen des chiffres officiels donne la mesure de l’ampleur du problème : vendredi 21 février, en fin d’après-midi, il n’y avait que six cas déclarés sur le sol italien. Mardi 25 février, ils étaient plus de 280, faisant du pays celui qui, de très loin, est le plus exposé en Europe à l’épidémie de Covid-19. Autre source d’inquiétude : le profil des malades déclarés ces derniers jours. En effet, ceux-ci n’ont aucun lien direct avec la Chine, foyer originel de l’épidémie.
Quelles sont les mesures de quarantaine prises en Italie ?
Environ 50 000 habitants de onze communes de Lombardie, toutes situées dans la province de Lodi (au sud de Milan), ont été placés en quarantaine. Les entrées et les sorties n'y sont autorisées qu'au compte-gouttes, après contrôle. Les lieux publics ont été fermés et les dessertes de transports en commun, interrompues.
Que faire si l'on revient d'Italie ou de Chine ?
La France a émis une série de recommandations pour les personnes revenant des régions italiennes touchées par le nouveau coronavirus, mais aussi de Chine continentale, Hongkong, Macao, Singapour ou de Corée du Sud. Durant quatorze jours, il leur est demandé d'éviter « toute sortie non indispensable ».
Les travailleurs et les étudiants doivent, « dans la mesure du possible », privilégier le télétravail et éviter « les contacts proches », c’est-à-dire réunions, ascenseurs, cantine... Les voyageurs de retour en France doivent, en outre, prendre leur température deux fois par jour et surveiller l'apparition de symptômes d'infection respiratoire (toux, difficultés à respirer).
Il leur est demandé de porter un masque chirurgical lorsqu'elles sont en face d'une autre personne et lorsqu'elles doivent sortir. En cas de signes d'infection respiratoire, ces personnes doivent contacter le 15 (SAMU) et ne surtout pas se rendre chez leur médecin traitant ou aux urgences, pour éviter une potentielle contamination.
Faut-il annuler les séjours touristiques (Italie, Chine, etc.), et si oui, est-on remboursé ?
A ce stade, l’OMS ne préconise pas de restrictions de voyages ni la mise en place de procédures de dépistage pour les pays concernés par l’épidémie de coronavirus, détaille le site du ministère des affaires étrangères français. Toutefois, le Quai d’Orsay déconseille fortement de se rendre dans la province de Hubei et préconise de « reporter tout déplacement non impératif vers la Chine ». Les voyagistes laissent le plus souvent trois options à leurs clients : reporter leur séjour, choisir une nouvelle destination ou bénéficier d’un remboursement. Pour ce qui est de destinations comme l’Italie, les tours-opérateurs maintenaient leurs circuits mardi 25 février.
Quelle est la différence entre Covid-2019 et SARS-CoV-2 ?
L'un désigne le virus quand l'autre désigne la maladie qu'il provoque :
- SARS-CoV-2 désigne le virus, c'est-à-dire le pathogène, qui infecte les humains. Ce nom lui a été donné en raison de la famille des virus dans lequel il a été classé.
- Covid-19 désigne la maladie provoquée par le virus, c'est-à-dire la pneumonie qui touche les personnes infectées. Ce nom (qui vient de Coronavirus Disease 2019) a été donné par l'OMS.
Que sait-on de la létalité de ce virus ?
Le taux de létalité du virus, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de cas détectés et de personnes décédées, est en moyenne de 3,4 %, ce qui est trois fois moins que le SRAS qui sévissait en 2003 (9,6 %). Mais ce taux varie entre les territoires touchés, il est le plus élevé dans la province du Hubei d'où est partie l'épidémie (3,96 %). Il est également élevé en Italie (3,1 %). Au Japon ou en Corée du Sud, qui sont aussi très affectés, le taux de létalité est par contre plus faible ( < 1 %).
Que sait-on de la contagiosité de ce virus ?
Le virus est au moins aussi contagieux que son ancêtre, le SRAS-CoV. La majorité des études publiées en janvier 2020 montre que le taux de reproduction de base du virus, c'est-à-dire le nombre moyen de personnes qu'un malade va infecter, est d'environ 2,6 (compris entre 1,4 et 4,13). Le virus a donc un indice de contagiosité qu'on peut qualifier de modéré : il est bien moindre que celui des maladies les plus infectieuses, mais se situe nettement au-dessus de 1, ce qui lui confère un potentiel épidémique certain.
Quelles sont les populations les plus à risque ?
D’après une étude du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (Chinese Center Control and Prevention), publiée le 11 février, les personnes âgées sont une population particulièrement exposée. Elles ont un risque accru de développer une forme grave, voire mortelle, du Covid-19.
Le coronavirus se transmet-il par les objets (billets de banque, colis) ?
Pour le moment, on ne sait pas combien de temps le SARS-CoV-2 peut survivre sur des surfaces. Selon les infectiologues qui étudient le nombre de cas recensés, le coronavirus serait proche du virus de la grippe sur ce point et résisterait donc quelques minutes. Il est conseillé de se laver les mains le plus souvent possible ou d'utiliser une solution hydroalcoolique. Quant aux colis venant de Chine, ils ne présentent pas de risque sanitaire, mais leur nombre a très fortement diminué, selon La Poste, en raison de la baisse du trafic aérien.
Combien de pays sont touchés ?
A l'heure actuelle, 42 pays sont touchés par l'épidémie de Covid-19. Des cas ont été recensés dans cinq nouveaux pays dans la seule journée du lundi 24 février (Afghanistan, Bahreïn, Koweït, Irak, Oman) et dans au moins trois autres pays mardi 25 février (Autriche, Suisse, Croatie).
Quelles précautions pour les étudiants français en Chine ?
La Chine accueille près de 11 000 étudiants français, dont une bonne part à Shanghaï. Plusieurs universités ont annoncé des mesures spécifiques. Certains établissements ont recommandé à leurs étudiants et à leurs personnels de « rentrer instamment » en France, alors que d'autres leur ont laissé le choix de rester ou non. Enfin, plusieurs ont suspendu toutes les mobilités (c’est-à-dire les échanges d’étudiants, enseignants ou chercheurs) vers la Chine.
Quels effets sur l'économie française ?
Hôtels ou restaurants boudés par la clientèle chinoise, usines tournant au ralenti faute de pièces, chantiers freinés par des retards de livraison... De nombreuses entreprises françaises sont pénalisées par les conséquences économiques de l’épidémie causée par le coronavirus, apparue fin décembre 2019 en Chine. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a estimé que l’impact sur l’économie française devrait être de 0,1 point de croissance, « une estimation réaliste », selon lui, « sans préjuger de ce que sera le développement de cette épidémie dans les jours qui viennent ».
Quels effets sur l'économie mondiale ?
Le Fonds monétaire international a revu à la baisse, samedi 22 février, ses prévisions de croissance mondiale pour 2020. Les pays d’Asie du Sud-Est sont désertés par les touristes chinois ; en Chine, deuxième puissance économique mondiale, les ports, tout comme les usines, tournent au ralenti. « Le reste du monde est exposé, avec une baisse du tourisme mondial au premier semestre 2020 et des perturbations des chaînes d’approvisionnement à court terme », relève l’agence de notation Moody’s dans sa note de conjoncture de février. Au-delà des conséquences sur les secteurs de la distribution, du transport maritime et aérien, ou encore de l’électronique, l’épidémie va laisser des traces profondes sur le nouveau paysage de l’économie mondiale, notamment une plus grande défiance vis-à-vis de l’empire du Milieu.
Quel est le profil des personnes mortes jusqu'à maintenant ?
Selon l’étude du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, le Covid-19 est particulièrement mortel pour les personnes âgées ou ayant une autre pathologie, comme le diabète, l'asthme ou les maladies cardiaques (comorbidité). Si le nombre de contaminés est plutôt bien réparti entre les tranches d’âges à partir de 30 ans, le taux de létalité est bien plus élevé à partir de 60 ans.
Qu’est-ce qu’un coronavirus ?
Les coronavirus, littéralement « virus à couronne », sont des virus dotés d'une enveloppe entourant un génome constitué d'un simple brin d'acide ribonucléique (ARN). La famille des coronavirus susceptibles d’infecter les humains comptait jusqu’à présent six membres, quatre donnant des infections respiratoires généralement bénignes du type rhume, et deux provoquant des pneumonies, et ayant une origine animale (on parle de zoonose) : le SRAS-CoV, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et le MERS-CoV, à l’origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Désormais officiellement nommé SARS-CoV-2, le virus identifié en Chine début décembre 2019 est un nouveau coronavirus. Ces virus respiratoires se développent dans le nez, la gorge et les poumons.
Connaît-on tout de ce virus ? Ou existe-t-il encore des zones d'ombre ?
Le virus a été isolé et son génome a été séquencé rapidement et mis à disposition de la communauté internationale dès le 10 janvier. Cela a aidé à mieux le connaître, mais des incertitudes subsistent à son sujet
- Sur sa contagiosité : celle-ci est fondée sur le taux de reproduction de base, appelé R0: un R0 de 4 signifie que chaque malade va infecter à son tour en moyenne 4 nouvelles personnes. Pour le SARS-CoV-2, l'OMS estime que le R0 est compris entre 1,4 et 2,5, quand la majorité des publications scientifiques donne une valeur de 2,6 en moyenne.
- Sur son origine : elle est également encore débattue, car même si une forte parenté génétique avec des coronavirus prélevés sur des chauves-souris a été constatée, les scientifiques estiment qu'un hôte intermédiaire l'a transmis à l'homme. Alors que dans le cas du SRAS et du MERS, la civette et le dromadaire ont été identifiés comme étant ces porteurs intermédiaires, la question reste en suspens pour le SARS-CoV-2. Le pangolin, porteur d'un coronavirus au profil génétique très proche de celui du SARS-CoV-2, est également mentionné comme le réservoir potentiel du virus.
- Sur on pouvoir de transmission : sa capacité à se transmettre avant même l'apparition des symptômes est incertain. Un seul cas a été observé, et il n'a pas fait l'objet d'une validation scientifique, ce qui rend les virologues sceptiques sur la capacité du virus à se propager avant d'infecter son hôte (même s'ils ne l'excluent pas).
Quelle est la durée d'incubation du SARS-CoV-2 ?
La durée d'incubation est le délai entre la contamination et l'apparition des premiers symptômes. l'Institut Pasteur, qui se fonde sur les éléments communiqués par les autorités chinoises, estimait en janvier que cette période d'incubation était de l'ordre de sept jours et pouvait aller jusqu'à quatorze jours. Des conclusions proches de celles de l'OMS (1 à 14 jours) et du CDC américain (2 à 14 jours).
Mais de plus longues périodes d'incubation ont été observées depuis, notamment en Chine et en Italie, ce qui laisse craindre une épidémie plus difficile à détecter qu'estimé auparavant. Ainsi, vendredi 21 février, dans la province du Hubei, l'infection d'un homme après 27 jours d'incubation a été confirmée par les autorités chinoises.
Le virus est-il contagieux pendant la phase d'incubation ?
Le cas d'une femme de 20 ans ayant infecté cinq autres personnes alors qu'elle ne montrait aucun signe de contamination, suggère qu'il serait possible d'être contagieux pendant la période d'incubation (délai entre l'infection et l'apparition des premiers symptômes), ce qui n'était pas le cas pour le virus du SRAS. Mais il s'agit du seul cas recensé jusqu'ici et il est vivement débattu entre scientifiques, parce qu'il n'est pas certain que l'infection des cinq personnes provienne de la jeune femme. Il n'est donc pas exclu que le virus se transmette avant de savoir que l'on est infecté, mais les observations du phénomène sont encore rares et les preuves, manquantes. Le CDC (Center for Disease Control and Prevention) estime qu'il ne s'agit pas du mode de transmission principal du virus. Les personnes infectées sont en effet les plus congatieuses au plus fort des symtômes de la maladie.
Comment attrape-t-on ce virus ?
Le virus se propage lors d'un contact proche entre deux personnes (typiquement moins d'un mètre) par les voies respiratoires (postillons ou éternuement) ou par contact direct (poignées de main, etc.). Le virus peut également se transmettre par contact avec des surfaces infectées par le porteur, mais seulement pendant quelques heures, après quoi le virus meurt, faute d'un hôte pour se répliquer, et plus rarement par la voie oro-fécale.
Quels sont les stades de la maladie ?
Comme dans les autres maladies infectieuses, un individu qui a contracté le SARS-CoV-2 va connaître plusieurs phases. D’abord l’incubation, puis la phase symptomatique, avec des signes cliniques, et enfin, la guérison ou, dans les formes sévères, dans une proportion de l’ordre de 3 % des cas, le décès, notamment chez des personnes présentant d’autres maladies ou vulnérables du fait de défenses immunitaires affaiblies.
Beaucoup de formes mineures passent certainement inaperçues et ne sont pas prises en compte dans les bilans des cas et des guérisons. La principale question en suspens pour évaluer la propagation du SARS-CoV-2 est sa période de transmission. Enfin, il semblerait que la réinfection par ce virus soit possible chez les personnes n’ayant eu qu’une infection de faible ampleur et qui n’auraient pas développé suffisamment d’anticorps spécifiques. Mais cela reste à confirmer.
Comment les tests de diagnostic fonctionnent-ils ?
En cas de suspicion clinique, le diagnostic peut être confirmé par un test de détection rapide de l’ARN de ces coronavirus, par une technique dite « de PCR en temps réel ». L’examen est réalisé à partir d’un prélèvement respiratoire, et le résultat est obtenu après trois et cinq heures. En France, ces tests sont actuellement pratiqués dans les centres nationaux de référence (CNR) des virus respiratoires, et quelques laboratoires hospitaliers.
Ils peuvent également être utilisés pour rechercher la présence du coronavirus SARS-CoV-2 chez des personnes sans signe clinique mais qui ont été au contact de malades (entourage familial, par exemple). Les CNR développent par ailleurs un test sérologique (analyse de sang) recherchant des anticorps contre les nouveaux coronavirus. Ce test pourra permettre de mener des études de séroprévalence à l’échelle d’une population (ou d’un échantillon), c’est-à-dire d’évaluer la part d’individus qui ont été exposés au SARS-CoV-2 et ont développé des anticorps, sans forcément avoir déclaré de symptômes cliniques.
Comment développe-t-on des médicaments ou des vaccins ?
Le développement d’un vaccin « classique » – à partir d’un virus atténué ou inactivé – est un processus complexe qui prend plusieurs années. La Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), un ensemble d’acteurs publics et privés, a ainsi débloqué 19 millions de dollars (17,2 millions d’euros) pour accélérer quatre projets de vaccins contre le SARS-CoV-2. L’ambition est de disposer d’un vaccin plus rapidement qu'à l'accoutumée, mais même accéléré, le processus reste long.
L’Institut Pasteur mise, de son côté, sur l’adaptation au SARS-CoV-2 d’un vaccin contre la rougeole qui a déjà fait ses preuves : cela consiste à modifier le virus atténué de la rougeole en y insérant des gènes du coronavirus. Une technologie efficace contre 5 épidémies récentes (SRAS, Zika, MERS-CoV, Lassa, chikungunya). L’objectif est de disposer d’un vaccin dans les vingt mois.
La chloroquine est évoquée comme un médicament efficace contre ce virus, qu'en est-il ?
La chloroquine, un médicament ancien bien connu et utilisé contre le paludisme, est en effet évoquée ces derniers jours en France comme une solution thérapeutique viable par le docteur Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée infection à Marseille. Mais l'étude chinoise qu'il évoque n'indique un effet que dans un milieu « in vitro » (c'est-à-dire en dehors de l'organisme). L'article étant très court, il ne présente pas de résultats détaillés.
Pour l’heure, l’OMS n’a pas inclus la chloroquine dans la liste des traitements prioritaires face au Covid-19 mais les études où ce médicament est testé dans cette nouvelle indication figurent bien dans celle des essais en cours dressée par l’institution. Il est donc trompeur ou prématuré de présenter la chloroquine comme un médicament efficace, d'autant que celui-ci a de nombreux et lourds effets secondaires connus.
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