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vendredi 1 mars 2019

Aide médicale à mourir : une méthode optimale reste à définir

Elsa Bellanger
| 01.03.2019


Comment s’assurer de l’absence de souffrances lors d’une aide médicale à mourir ? C’est la question sur laquelle s’est penchée une équipe de recherche internationale, mêlant des spécialistes de la médecine, du droit et de l’éthique. Leur étude, publiée initialement dans la revue « Anaesthesia », a été rapportée dans le « British Medical Journal ».
Ces chercheurs ont passé en revue les différentes méthodes utilisées, en particulier celles mises en œuvre aux Pays-Bas, et les ont comparées aux modalités de la peine capitale encore pratiquée dans plusieurs États américains. Si les drogues utilisées, leur dosage et le suivi varient, la méthode la plus répandue repose sur une ingestion auto-administrée de barbiturique, suivie d’un décès résultant lentement d’une asphyxie due à une dépression cardiorespiratoire. Une variante consiste à faire réaliser les injections par un médecin.

Des décès pas toujours « humains »
En analysant les données disponibles, l’équipe a ainsi pu constater, toutes méthodes confondues, une incidence élevée de vomissements (jusqu’à 10 %), un prolongement du décès jusqu’à 7 jours (4 % des cas) et un réveil de coma (2 %). Par ailleurs, si la perte de conscience intervient dans les 5 minutes suivant l’administration ou la prise du sédatif, le décès prend plus de temps : il arrive dans les 90 minutes dans deux tiers des cas et prend jusqu’à 30 heures dans près d’un tiers des cas.
Ces résultats suggèrent « qu'une méthode plus optimale de production de perte de conscience doit être déterminée, souligne l’un des auteurs de l’étude, l’anesthésiste britannique Jaideep Pandit. Ceci est important dans la mesure où une mort véritablement humaine ne peut se produire que si le patient est inconscient au moment de son décès (sinon, il y a clairement un risque de souffrance) ». Selon les conclusions de l’étude, « être capable de décrire ou de définir un moyen optimal de perte de conscience implique que les médecins doivent l’administrer. En effet, les moyens les plus optimaux nécessitent des technologies telles que les pompes à perfusion et l’interprétation de la surveillance cérébrale, qui permettent toutes de mieux garantir l’inconscience du patient », détaille Jaideep Pandit.

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