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lundi 9 juillet 2018

« Nos étudiants devenaient des machines à ingurgiter » : les doyens applaudissent la fin des ECNi

Sophie Martos
| 09.07.2018



ecni
Crédit Photo : S. Toubon

La conférence des doyens des facultés de médecine salue les premiers arbitrages gouvernementaux concernant la disparition programmée des actuelles ECN au profit d’évaluations en fin de 5e et 6e année portant notamment sur les connaissance socles et les compétences cliniques et relationnelles des étudiants.
Rénovation du deuxième cycle dès 2019, nouvelle évaluation à compter de 2021 et 2022 : les doyens soulignent le caractère majeur de cette refonte qui « complète les nouvelles modalités d'entrée dans les études de santé et la réforme du troisième cycle qui se met en place depuis un an ».

Étudiants coincés entre deux concours
Tout comme les jeunes, très satisfaits de ces changements, les doyens avaient largement participé à la phase de concertation préparatoire. Ils ne sont donc pas désarçonnés. « La sortie d'un système sanctionné par un unique examen classant national est une avancée importante que nous avons souhaitée et portée avec nos étudiants », expliquent-ils.
De l'avis général, la préparation sacrificielle des ECN (tout au long du deuxième cycle) valorisait inutilement le bachotage de connaissances larges au détriment de la pratique clinique en stage.  « Nous avons observé que nos étudiants devenaient des machines à ingurgiter des connaissances au détriment de tout ce qui fait que les études médicales doivent être avant tout une aventure humaine exceptionnelle », analysent les doyens. Et d'ajouter surtout : « Le malaise des étudiants, coincés entre deux concours, est progressivement devenu insupportable pour notre communauté et les doyens des facultés soucieux du bien-être et de la formation de leurs étudiants ».
De fait, en évaluant les connaissances socles (en fin de 5e année donc), en redonnant une place centrale aux compétences cliniques et relationnelles et en valorisant séparément les parcours diversifiés, la réforme s'inspire directement du rapport du Pr Jean-Luc Dubois-Randé, ex-président de la conférence des doyens, et de Quentin Hennion-Imbault, ex-membre de l'ANEMF.
Concertation en cours
Plusieurs bénéfices sont attendus. La 6e année du cursus sera désormais pré-professionnalisante et non plus consacrée exclusivement à bachoter. L'étudiant pourra suivre plusieurs stages pour confirmer son projet d'orientation. Les évaluations en stage seront renforcées, l'évaluation finale des compétences cliniques et relationnelles s'opérant en fin de 6e année par une épreuve utilisant la simulation et les jeux de rôle.
Le parcours de l'étudiant – tutorat, double cursus, année à l'étranger, humanitaire, etc. – sera clairement pris en considération même si les critères sont encore en discussion.
La réforme sera effective pour la promotion entrant en 4e année en 2019.

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