Verderonne, ce mercredi. La responsable de LP/J.H.
Le Centre artistique accueille, en collaboration avec un prestigieux musée, des dizaines d’œuvres d’artistes hors normes.
Un vent de folie douce souffle sur Verderonne. Le Centre artistique du village accueille jusqu’au 25 novembre une prestigieuse exposition consacrée à l’art brut. Ce terme, créé par le peintre Jean Dubuffet, désigne des œuvres concoctées en dehors des normes classiques et officielles. « Il n’y a pas besoin de faire les Beaux-Arts pour créer », sourit la maîtresse des lieux, Caroline Corre, collectionneuse passionnée.
Les tableaux et sculptures dévoilés viennent de la Fabuloserie, le temple de l’art brut en France. Ce musée de renommée mondiale, niché dans la bourgade de Dicy dans l’Yonne, a été conçu par un architecte « un peu dingue », Alain Bourdonnais, qui sillonnait la France à la recherche de « l’excentrique du coin » pour dénicher des perles rares. « J’y vais tous les ans. C’est un enchantement », souffle Caroline Corre.
« Mauricette », œuvre de Francis Marshall.LP/J.H.
A Verderonne, « Mauricette a trouvé un emploi » accueille le visiteur. Ce monstre de ballots de chiffons ficelés, touchant et effrayant, s’escrime à nettoyer le sol. D’autres poupées résument sa triste vie. Son « papa », Francis Marshall, ancien instituteur en Normandie, raconte la difficulté d’être une fille dans les campagnes reculées. « Quand on connaît l’histoire qui se cache derrière, les œuvres prennent une autre résonance », confie la collectionneuse.
Un humanoïde, assemblage de vieux jouets, bouts de plastique et morceaux de métal, attire la sympathie. A travers lui, sa « maman », Simone Lecarre-Galimard, restauratrice à Paris, se venge de son enfance dans une famille puritaine où rire était interdit. A côté, des machines de bois à manivelle, façonnées par Emile Ratier, fascinent. Ce cultivateur devenu sabotier, parti au front en 1914, revient des tranchées malade des yeux. Devenu aveugle, il se fait artiste pour combattre la dépression.
Emile Ratier a créé ces machines de bois alors qu’il était aveugle. LP/J.H.
Dans une citation, Mario Chichorro, architecte portugais qui troqua du jour au lendemain règles et équerres contre des pinceaux, résume l’esprit qui porte l’exposition : « Je suis pour l’irrévérence, l’insubordination, l’irréalisme, la rêverie, l’utopie, le désir ».
Ouverture les samedis, dimanches et lundis de 11 heures à 19 heures (les autres jours sur rendez-vous), au Centre artistique, 2, rue du château à Verderonne. Tarif : 8 € (adultes), 4 € (enfants).
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