23.10.2017
En France, 97% des femmes enceintes ont reçu au moins un médicament au cours de leur grossesse, selon une étude menée sur la période 2011-2014 par l’Ansm. En excluant les suppléments vitaminiques et les minéraux, ce chiffre baisse de seulement 4% pour atteindre 93%. Par comparaison, dans les pays d’Europe du nord , 44% à 57% des femmes enceintes ont reçu un médicament. Aux États-Unis, ce taux s’élève à 64%, aux Pays-Bas à 69% et 85% en Allemagne.
Dix produits !
En termes de nombre de médicaments pris au cours de la grossesse, la femme française absorbe 10 produits quand elle est enceinte, tandis que les Américaines et celles des pays d’Europe du Nord, en prennent 2 à 3 et les Allemandes de 2 à 7.
Dans l'absolu, ce serait « zéro médicament au cours de la grossesse » selon l’Ansm, qui tempère aussitôt cet objectif irréaliste en engageant les prescripteurs à éviter les prescriptions autant que possible. Et en cas de nécessité, d’établir une balance bénéfices/risques pour la mère et l’enfant à naître, en informant la mère de manière claire et identifier les risques au plus vite.
Six niveaux de conduite à tenir
Pour lutter contre cette tendance et assurer une gestion au plus près de ce penchant français, l’Ansm vient d’élaborer avec le Collège de la Médecine générale un mémo intitulé « Médicaments et Grossesse, mode d’emploi » qui aide à la prescription et à l’évaluation du risque.
Les risques des effets tératogène et fœtotoxique ont été établis en fonction des caractéristiques du produit (RCP) en tenant compte des effets observés lors d'études chez les animaux et des données cliniques disponibles chez l'Homme. À partir de ces informations, six niveaux de conduite à tenir ont été définis.
Par exemple le niveau 1 : « ne doit jamais être utilisé au cours de la grossesse » signifie que la tératogénicité est démontrée dans des essais cliniques quelles que soient les données obtenues chez l'animal.
Le niveau 3 : « déconseillé au cours de la grossesse » veut dire qu’aucune ou moins de 300 grossesses exposées au 1er trimestre n’a souffert d’augmentation du risque malformatif selon les données cliniques, mais qu’en revanche, un tel effet a pu être observé ou que les données sont insuffisantes dans les études chez l'animal. Et ainsi de suite, la fiche décline ves données jusqu'au niveau 6 : « utilisation possible au cours de la grossesse, si nécessaire ».
Ce document indique pour conclure : « Le signalement des cas de patientes enceintes exposées aux médicaments, qu'il y ait ou non effet indésirable, dès le diagnostic de la grossesse, permet d'améliorer l'évaluation du risque des médicaments au cours de la grossesse ».
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