L'assemblée nationale a adopté ce 26 janvier, en deuxième lecture, la proposition de loi socialiste qui vise à étendre le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux sites internet, au terme de plus de trois heures de discussions, grâce aux voix de la gauche et l'UDI.
Le texte voté prévoit que sera puni de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende « le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher de pratiquer ou de s'informer » sur l’IVG « par tout moyen, y compris par voie électronique ou en ligne ». Il repassera au Sénat le 14 février, avant son adoption définitive par l'Assemblée d'ici fin février.
Montée des conservatismes en France et à l'étranger, selon Rossignol
Les débats ont été marqués par la dénonciation, par la ministre Des Droits des femmes Laurence Rossignol, de l'absence de femmes sur les bancs du groupe LR - occupés surtout par le « groupe de l'Entente parlementaire pour la famille », qui avait donné de la voix contre le mariage pour tous. « Douze hommes pour parler de l'utérus des femmes, des grossesses des femmes, des IVG des femmes », a-t-elle constaté ce matin.
« Votre sujet, c'est l'IVG » même, a affirmé Laurence Rossignol, alors que les députés LR ont défendu en vain, au nom de la « liberté d'expression » et avec des arguments déjà entendus en première lecture, une motion de rejet préalable.
Elle s'est aussi élevée contre des « discours rétrogrades » qui « contestent le principe même du droit à interrompre une grossesse non désirée », amplifiés dans le contexte de la présidentielle en France. Et a dénoncé à l'international « la montée des conservatismes et des extrémismes religieux qui veulent organiser le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité », en citant notamment les premières mesures anti-avortement du président américain Donald Trump, « misogyne et rageur ».
À droite, les députés LR ont cherché à pénaliser les sites « incitatifs », comme selon eux, le site d'information officiel. À l'extrême droite, Jacques Bompard a dénoncé « une culture de mort », et Marion Maréchal-Le-Pen, se revendiquant comme « un accident qui se vit bien », a fustigé « des féministes ringardes » et un texte « contre les femmes et contre la liberté d'expression ».
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