Baptisée « thérapie occupationnelle », une nouvelle approche thérapeutique à domicile mise en place pour les patients souffrant de démences s’avérerait efficace au point de ralentir la perte d’autonomie et de réduire les troubles comportementaux des malades. C’est ce que démontre une étude dirigée par des chercheurs de l’Inserm qui a été publiée dans the Journal of Alzheimer’s Disease et devrait beaucoup intéresser ceux qui sont intervenus dans le débat sur l'utilité des médicaments anti-Alzheimer.
En 2008, le plan national pour la maladie d’Alzheimer a été mis en pratique en France afin d’améliorer les soins des personnes atteintes de démences. Dans ce cadre, certains dispositifs sont apparus dont les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) qui offrent aux malades la possibilité de suivre une thérapie occupationnelle. Celle-ci consiste à stimuler certaines activités des patients et à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace, et ce, en prenant en compte leurs habitudes et leur environnement quotidien. Ergothérapeute, psychomotriciens, assistants de soins en gérontologie, tous ces spécialistes prennent en charge ces personnes à leur domicile sur prescription médicale.
Une amélioration de la qualité de vie constatée
Même si des travaux antérieurs (notamment des essais cliniques) avaient d’ores et déjà montré l’efficacité de cette méthode, il fallait l’étudier dans des conditions de soins de routine. Lors de cette étude de l’Inserm, 421 individus atteints de démence qui avaient été dirigés vers des ESA ont été suivis durant 6 mois. Les chercheurs ont analysé leur évolution clinique pendant les 3 mois de prises en charges, puis 3 mois après la fin de l’intervention.
Apparemment, les scientifiques ont noté des bénéfices cliniques au cours de la période de prise en charge. Les troubles du comportement ou le temps passé par les aidants pour s’occuper de leur proche ont significativement diminué au cours des mois d’intervention et sont restés stables après cette période. De manière générale, les chercheurs remarquent que la qualité de vie des patients s’est améliorée. Par ailleurs, leurs performances cognitives demeuraient stables au cours des 6 mois d’observation. Il en est de même pour l’autonomie fonctionnelle pendant les 3 mois d’intervention, mais celle-ci baissait de manière significative par la suite. Sans surprise, ce sont les patients le plus récemment diagnostiqués qui retiraient le plus d’avantage de cette thérapie en termes de déclin fonctionnel. Ceci laisse supposer que les malades au stade précoce devraient bénéficier prioritairement de cette méthode.
Enfin, cette démarche a été conceptualisée comme une intervention à court terme. Afin d’évaluer les avantages de cette approche sur le long terme, l’équipe de l’Inserm conduira prochainement un essai clinique pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur une période supplémentaire de 4 mois par rapport à la prise en charge habituelle.
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