Le Pr Pierre Thomas, président du Collège national universitaire de psychiatrie (CNUP), et le Pr Bernard Granger, président du Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP), ont souhaité apporter leur contribution aux réflexions actuelles sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Dans un communiqué du 7 mars, ils estiment que la mise en place des GHT "suscite des inquiétudes justifiées", notamment par le fait que la composition des GHT "est souvent définie par les ARS sans prise en compte de l’avis et de l’expérience des acteurs directement concernés". Pour rappel, ces inquiétudes sont notamment exprimées par les acteurs de la psychiatrie publique (directeurs, praticiens hospitaliers et usagers). Ces derniers ont récemment demandé des garanties aux tutelles, alors que le décret sur les GHT est toujours soumis à concertation (lire ci-contre).
Le CNUP et le SUP rappellent que certains services universitaires sont implantés dans des CHU, d’autres dans des CH spécialisés (CHS) en psychiatrie, d’autres enfin, plus rares, dans des hôpitaux généraux (CH). Ils rappellent aussi que certains services universitaires de psychiatrie sont sectorisés, alors que d’autres non. "L’ensemble de ces situations appelle une souplesse dans la mise en place des GHT et ne peut pas relever d’un schéma d’organisation unique", estiment les universitaires.
"Nous sommes favorables à la meilleure intégration possible des services universitaires de psychiatrie dans des GHT polyvalents associant l’ensemble des disciplines médicales", annoncent le CNUP et le SUP. Cela permettra selon eux "une meilleure coordination des soins psychiatriques et somatiques et contribuera à la déstigmatisation des troubles mentaux". Ils reconnaissent néanmoins que "certaines situations territoriales peuvent justifier la constitution d’un GHT psychiatrique" entre CHS. "Dans tous les cas de figure, les services universitaires de psychiatrie doivent faire reconnaître dans le projet médical des GHT leurs activités de soins de proximité et de recours, leurs activités de recherche et d’enseignement, en lien avec les autres services de psychiatrie et les autres disciplines médicales", écrivent-ils.
Il est par ailleurs impératif, soulignent les universitaires de psychiatrie, que les dotations annuelles de financement (Daf) dévolues à leur discipline fassent "l’objet d’une attribution intégrale aux activités de psychiatrie et ne soient pas en partie utilisées à d’autres fins comme cela est trop souvent le cas dans les CHU et CH". Ils souhaitent d'ailleurs que soient mis en œuvre "immédiatement les outils comptables permettant de vérifier une telle attribution". Enfin et surtout, ils demandent "que les crédits alloués à la psychiatrie hospitalière soient à la hauteur des missions qu’elle doit assurer".
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