26/02/2016
Depuis une vingtaine d’années, le nombre de lits en « hôpital psychiatrique sécurisé » tend à augmenter au Royaume-Uni et le coût de cette « réinstitutionnalisation » larvée alourdit les dépenses de santé, estimées à environ « 152000 £ par an et par patient » (≈200 000 €) en hôpital psychiatrique « classique » (service ouvert) mais à 273 000 £ (≈360 000 €) dans une structure sécurisée (service fermé).
À type de méta-analyse exploitant 35 études publiées entre 1982 et 2013 dans une dizaine de pays (Australie, Canada, États-Unis, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle- Zélande, Royaume-Uni, Suède), et représentant plus de 12 000 patients (dont 75 % d’hommes et 53 % de « délinquants violents »), une étude britannique est consacrée à l’évolution des patients après leur sortie d’une telle structure psychiatrique sécurisée.
Taux de récidive moindre que pour la population carcérale
Dans cette population, le taux brut de mortalité globale (toutes causes confondues) s’élève à 1 538 (intervalle de confiance à 95 %, IC, [1 175– 1 901] ) pour 100 000 personnes-années. Concernant la seule mortalité par suicide, ce taux brut est de 325 (IC [235–415]) pour 100000 personnes-années. Le taux de réadmission est de 7 208 (IC [5916–8500]) pour 100 000 personnes-années, et celui de récidive (d’actes médico-légaux impliquant une hospitalisation contrainte) est de 4 484 (IC [3 679–5 287]) pour 100 000 personnes-années, mais tend à diminuer dans les études plus récentes.
Cette recherche montre, estiment les auteurs, que les sujets sortis d’un service psychiatrique après un séjour à caractère médico-légal ont « des taux de récidive inférieurs à ceux observés dans d’autres populations » (comme les détenus d’âge comparable). Si ce constat est plutôt rassurant quant à l’efficacité de la prise en charge proposée, il faut toutefois « s’efforcer d’améliorer les interventions visant à réduire la mortalité prématurée –en particulier par suicide– chez les patients sortis d’un service psychiatrique de type sécurisé.
Dr Alain Cohen
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