L'allaitement prolongé pourrait sauver plus de 820 000 bébés, prévenir 20 000 décès dus à un cancer du sein et économiser des milliards aux systèmes de santé de santé de la planète, chaque année.
| 29.01.2016
C'est, entre autres projections, ce que révèle une vaste méta-analyse publiée dans « The Lancet » du 28 janvier. Portant sur plus de 1 300 études internationales, il s'agit de la plus exhaustive jamais réalisée sur les bienfaits, les déterminants et les tendances de cette pratique à travers le monde.
Les pays riches aussi concernés
Outre la fonction purement alimentaire, l'allaitement est réputé depuis longtemps pour avoir des effets bénéfiques à la fois sur la santé du nourrisson et sur celle de la mère. Et, contrairement à certaines idées reçues, les bénéfices de l'alimentation au sein ne concernent pas seulement les pays pauvres. « Dans les pays riches, l'allaitement réduit de plus d'un tiers la mort subite du nourrisson. Dans les pays pauvres ou aux revenus moyens, environ la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires pourraient être évités grâce à l'allaitement », expliquent les auteurs de l'étude. Selon eux, l'allaitement longue durée (jusqu'à 6 mois ou plus) contribuerait également à diminuer les risques d'obésité et de diabète chez l'enfant. Pour les mères, il réduirait les risques de cancer du sein et des ovaires.
Seuls 35 % des bébés bénéficient d'un allaitement prolongé
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande ainsi un allaitement maternel « exclusif » jusqu'à l'âge de six mois et un allaitement partiel jusqu'à deux ans. Pourtant, seulement 35 % des bébés dans le monde en bénéficient aujourd'hui. « seul un enfant sur cinq est allaité jusqu'à ses douze mois dans les pays riches tandis que seul un enfant sur trois est allaité exclusivement les six premiers mois de son existence dans les pays à revenus faibles ou moyens », regrettent les chercheurs. Ce sont par conséquent des millions d'enfants qui ne bénéficient pas pleinement des bienfaits du lait maternel.
Réduction des maladies infantiles et gain économique
Les experts ont calculé qu'en portant à 90 % le taux d'allaitement exclusif jusqu'à six mois aux États-Unis, en Chine et au Brésil et à 45 % au Royaume-Uni, cela permettrait de diminuer les coûts de traitements des maladies infantiles courantes telles que la pneumonie, la diarrhée ou l'asthme. Ils déplorent, par ailleurs, des publicités agressives en faveur des laits de substitution qui sapent, selon eux, les efforts des autorités pour promouvoir l'allaitement maternel.
Les auteurs de la méta-analyse du « Lancet » se sont appuyés sur une étude de mars 2015, qui soutenait qu'un allaitement contribue à une intelligence accrue, une scolarité plus longue et donc de meilleurs revenus à l'âge adulte, pour évaluer les répercussions économiques de cette pratique. Ils estiment que la faiblesse de l'allaitement a représenté une perte de 302 milliards de dollars (270 milliards d'euros, 0,49 % du PIB mondial) en 2012. Un chiffre qui pourrait bien, selon eux, basculer en bénéfices avec une meilleure promotion de l'alimentation au sein.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire