"Personnels et résidents des Ehpad en souffrance, d'autres choix sont possibles", clame dans son tract l'union syndicale départementale de la santé et de l'action sociale CGT du Loir-et-Cher. Depuis le 19 janvier dernier, elle a lancé une campagne sur cette thématique qui doit aboutir à une journée d'action régionale le 29 février, date de la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) à Orléans (Loiret). La fédération envisage alors d'interpeller l'ARS Centre-Val de Loire*. Mais auparavant pendant deux mois, elle va récolter le maximum de témoignages et distribue donc son tract sur la situation des établissements. Le département compte une trentaine d'Ehpad privés et publics accueillant entre 2 400 et 2 500 résidents. "Les salariés des Ehpad sont confrontés à l'insuffisance chronique et globale de personnel pour s'occuper sereinement des résidents et subissent quotidiennement les surcharges de travail, les glissements de tâches, les horaires découpés, les changements incessants de planning", indique la CGT.
Interrogé par Hospimedia, Sébastien Boulanger, secrétaire général de l'union syndicale signale que "cette campagne arrive après de nombreuses manifestations dénonçant le malaise profond des personnels". En 2012, la CGT a ainsi soutenu des mouvements de grève dans les Ehpad des CH de Blois et de Saint-Aignan soulignant la dégradation des conditions de travail. Et d'ajouter que "les difficultés des personnels des Ehpad publics et privés restent d'actualité". Prenant l'exemple du CH de Blois, il estime qu'aujourd'hui il "manque au moins une soixantaine d'aides-soignants pour assurer les rotations horaires". Faute d'effectifs adaptés, "des personnels se retrouvent à exercer leur métier dans des conditions déplorables, certains témoignages le prouvent. Dans un Ehpad, le soir, deux salariés se retrouvent seuls pour donner à manger à dix-huit résidents et ils ont une demi-heure pour remplir cette tâche. Sachant que certains ne mangent pas seul, cela est très compliqué à vivre." La CGT explique notamment cette situation par le fait que "les méthodes d'évaluation de la dépendance (Gir moyen pondéré soins et pathos moyen pondéré) sous-évaluent systématiquement les besoins de prise en charge par des personnels qualifiés, les Gir ne sont pas suffisamment réactualisés alors que toutes les études démontrent que l'entrée en Ehpad des résidents est plus tardive et qu'ils sont plus dépendants".
Par ailleurs, une grande partie des personnels des Ehpad de ce territoire sont dans une situation professionnelle précaire, 20 à 30% d'entre eux auraient ainsi été embauchés en contrat à durée déterminée (CDD) ou en contrat aidé. Certains seraient selon Sébastien Boulanger, contractuels depuis cinq voire six ans. Et d'ajouter qu'un salarié sur cinq aurait cessé son activité pour maladie professionnelle.
* Sollicitée par Hospimedia, l'ARS Centre-Val de Loire n'a pas encore donné suite à notre demande.
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