Organe officiel de l’Association Psychiatrique Européenne [1], European Psychiatry publie les comptes-rendus du 23ème Congrès européen de psychiatrie qui s’est déroulé à Vienne (Autriche) du 28 au 31 mars 2015 sur le thème de «l’excellence en psychiatrie » avec l’ambition de « mettre en valeur la recherche de pointe et les développements dans la psychiatrie européenne. »
L’un des sujets abordés concerne l’interrogation (évoquée aussi récemment sur France-Culture[2]) « qu’est-ce qui fait un bon psychiatre ? » Vaste question (s’apparentant dans l’idéal à un pléonasme !), d’autant plus qu’il n’existe sûrement pas une façon unique d’être « un bon psychiatre » et que la multiplicité des approches théoriques et des pratiques enrichit la profession.
Le psychiatre doit tenir compte de ces diverses facettes contribuant à la compréhension et au traitement des maladies mentales, et notamment « être conscient de la dimension médicale, sociale, psychologique », voire des « aspects spirituels et anthropologiques des soins. » Il existe bien sûr « différents modèles de formation » des psychiatres et «différents cadres » où les psychiatres peuvent exercer. Mais deux atouts principaux semblent émerger des qualités requises pour prétendre au rang de « bon psychiatre » : la « faculté essentielle d’apprécier le travail en équipe » et l’aptitude à « synthétiser les informations » (éléments biologiques, psychologiques, sociaux, culturels...) susceptibles de « donner un sens à la détresse du patient. »
Le « bon psychiatre » doit aussi savoir « gérer l’incertitude et composer avec l’ambiguïté» de certaines situations, tout en restant toujours « en mesure d’aider les patients et leurs familles » à se repérer dans les méandres de « systèmes de soins de santé complexes. » Ce nécessaire travail avec les familles et ce rôle « d’avocat des patients et de leur entourage » auprès de la société constituent des aspects « essentiels, mais souvent méconnus » de la mission du psychiatre, car la déstigmatisation des malades mentaux et l’objectif de leur réinsertion socio-professionnelle passent par une meilleure connaissance du psychisme et de ses dysfonctionnements.
Dr Alain Cohen
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