Face à une situation financière critique et de nombreux critères dans le rouge (capacité d'autofinancement, marges brutes...), le directeur de l'établissement public de santé mentale départementale (EPSMD) de l'Aisne à Prémontré, François Chapuis, a proposé un plan d'actions aux différentes instances de l'établissement. Il s'agit, indique-t-il à Hospimedia, de trouver les moyens pour retrouver l'équilibre dans des délais courts. En effet, fin 2014, le déficit de l'EPSMD s'est "limité" à 300 000 euros grâce à une aide de l'ARS Picardie. En réalité, il aurait dû être de plus de 2 millions d'euros. Fin 2015, sans détenir les chiffres définitifs, le directeur de l'établissement table sur un déficit du même ordre. Il ajoute que l'aide de l'ARS ne sera pas aussi conséquente, compte tenu des impératifs économiques nationaux, et qu'elle ne se renouvellera pas d'année en année. Il est donc important pour l'établissement de trouver des moyens d'économie.
François Chapuis envisage, dans son plan d'actions, de regrouper les cinq unités d'hospitalisation de l'EPSMD situées hors du site principal de Prémontré. Concrètement, les unités de Chauny, Hirson, Laon, Soissons et Villiers-Saint-Denis, adossées à un établissement de santé, sont des unités de proximité qu'il convient de conserver. Mais leurs douze à dix-huit places d'accueil ne permettent pas une activité permettant d'atteindre un niveau médico-économique suffisant et coûtent cher à l'EPSMD. Le directeur prévoit donc de passer de cinq à trois unités en conservant celle de Villiers-Saint-Denis et en regroupant celles de Soissons et Chauny sur Soissons et celles de Laon et Hirson sur Laon. Mais pour l'heure, même s'il s'agit d'un des impératifs nécessaires du plan d'actions de la direction, ce point ne fait pas consensus en interne, indique François Chapuis.
À l'inverse, il propose dans ce plan de transformer certains lits de l'EPSMD en lits de maison d'accueil spécialisée (Mas) et de restructurer l'hospitalisation à domicile (HAD). Actuellement, l'établissement de Prémontré est l'un des rares à posséder autant de lits d'HAD en psychiatrie. Il en compte 120 au total — un nombre "atypique" — qui ne sont pas toujours utilisés comme tels mais fonctionnent plutôt sur le mode de l'appartement thérapeutique. Il y a une vraie remise à plat de ces places HAD à réaliser, ajoute le directeur. Deux points qui font, sur le principe, consensus auprès des instances. De plus, une quinzaine de postes est visée sur l'administratif et le technique. Le plan d'actions se fera progressivement et entrera réellement en vigueur fin 2016-début 2017 avec un retour à l'équilibre prévu d'ici deux ans. Courant novembre, une nouvelle présentation sera faite aux instances mais si aucun consensus n'est trouvé, "on risque de basculer sur un plan contraint, l'ARS attendant une validation du plan à la même date", explique François Chapuis.
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