| 08.07.2015
Les personnes handicapées vivant à domicile ont un
moindre accès aux soins de prévention que le reste de la population, démontre
une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé
(IRDES).
L’IRDES a concentré son investigation sur le
dépistage des cancers du col de l’utérus (3 000 nouveaux cas et 1 100 décès par
an), du sein (49 000 nouveaux cas, 12 000 décès annuels), du côlon (42 000
nouveaux cas, 18 000 décès annuels) et la vaccination contre l’hépatite B.
65 % des femmes handicapées ont un frottis contre 80
% en moyenne
Pour chacun de ces actes, le recours au dépistage des
personnes handicapées est inférieur à la population sans handicap. Par exemple,
plus de 80 % des femmes sans limitations motrices, cognitives, visuelles ou
auditives, ont un frottis cervico-utérin tous les trois ans, et près de 80 %
d’entre elles passent une mammographie tous les deux ans. Mais parmi les femmes
souffrant d’un problème moteur, seulement 65 % ont recours à un frottis, et 72
% à une mammographie.
Près de 42 % des patients sans handicap bénéficient
du dépistage du cancer du côlon tous les deux ans. La moyenne de recours tombe
à 24 % chez les personnes déclarant au moins une atteinte cognitive (-18
points), 28 % chez les patients déficients visuels, et 30 % chez celles
souffrant d’une difficulté motrice (-13 points).
Quant à l’hépatite B, les écarts varient de 23 à 6
points entre les handicapés et les valides.
Les personnes en fauteuil roulant sont souvent les
plus défavorisées dans leur recours au dépistage, souligne l’IRDES.
Un accès difficile aux cabinets
Les résultats de cette étude coïncident avec le
moindre recours aux soins courants (dentistes, ophtalmologues, gynécologues)
déjà observées chez les personnes en situation de handicap. Ils s’expliquent
par une situation sociale plus défavorisée, des problèmes matériels d’accès
(transports, accessibilité physique du cabinet, outils inadaptés) et la
concentration des inégalités de santé sur les personnes bénéficiant de
l’allocation adulte handicapée. La tarification inadéquate des consultations
longues, la méconnaissance du handicap par le personnel soignant, ou encore le
manque d’information et de sensibilisation de cette population sont aussi en
cause, pointe l’étude de l’IRDES.
Dès 2013, Pascal Jacob, président de Handidactique
I=MC2, dénonçait ces inégalités et demandait dans un rapport remis à Marisol
Touraine qu’un volet handicap figure dans toutes les campagnes de prévention.
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