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Dans une lettre rendue publique le 16 juillet, adressée à la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes le 10 juillet, les principaux représentants institutionnels, professionnels, syndicaux et associatifs de la psychiatrie publique* demandent un positionnement clair sur la possibilité pour les hôpitaux psychiatriques d'adhérer à plusieurs groupements hospitaliers de territoires (GHT), dont certains spécialisés en santé mentale.
Ils sollicitent l'attention de la ministre sur "le climat de confusion qui règne au sujet des conditions de mise en œuvre" des GHT dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale. "Les divergences de point de vue exprimées témoignent de la persistance de profondes interrogations et d'une grande inquiétude concernant le respect des principes que vous avez affirmés à plusieurs reprises, principes qui sont de nature à assurer la qualité et la sécurité des soins des patients et l’accompagnement de leurs proches et de leurs familles", écrivent-ils.
Le rapport intermédiaire de mission de mai 2015 (lire ci-contre) a "déjà pour sa part suscité un certain nombre de malentendus du fait d’une prise en considération insuffisante d'un parcours de soins et de vie, (...) notamment pour ce qui concerne les soins sans consentement ou les champs médico-social et social". Si les GHT "peuvent représenter un réel facteur de progrès pour notre domaine d'activités, c’est à la condition sine qua non qu'ils soient véritablement adaptés aux attentes des patients et de leurs familles, qu’ils tiennent compte de la grande diversité des organisations (...) territoriales et enfin qu'ils sachent répondre aux besoins de la population".
C'est pourquoi il paraît important aux signataires du courrier que la ministre rappelle ses orientations et que, dans l'esprit et la lettre de son discours du 24 septembre 2014 au CH Sainte-Anne à Paris, "soit clairement confirmée la possibilité, en fonction des situations territoriales, soit de groupements hospitaliers de psychiatrie et de santé mentale, soit de GHT polyvalents sous réserve de disposer d'un budget identifié pour la psychiatrie". Les acteurs de la psychiatrie publique indiquent que, dans la rédaction de l'article 13 de son projet de loi, ont pu être apportées des "clarifications nécessaires" quant à l'organisation du dispositif de soins et de prévention en psychiatrie et santé mentale, qui ont recueilli un large consensus. "Aussi nous ne pourrions accepter de voir votre action en faveur d'une psychiatrie ouverte sur son environnement (...) vidée de son sens par une lecture infondée de l'article 27", concluent les auteurs de la lettre.
* Les signataires sont : Pierre Thomas, président du Collège national des universitaires de psychiatrie ; Annick Perrin-Niquet, présidente du Comité d’études des formations infirmières et des pratiques en psychiatrie (Cefi-Psy) ; Christian Müller, président de la Conférence nationale des présidents de commissions médicales d’établissement (CME) de CH spécialisés ; Michel Triantafyllou, président du Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) ; Norbert Skurnik, président de l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) ; Marc Bétrémieux, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) ; Bernard Granger, président du Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP) ; Claude Finkelstein, présidente de la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy) ; Béatrice Borrel, présidente de l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).
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