| 15.07.2015
À la demande du président Frédéric Valletoux (et
juste après les attentats de Paris en janvier 2015), la Fédération hospitalière
de France (FHF) a mené l’enquête auprès de 172 établissements* publics sur la
mise en œuvre du principe de laïcité à l’hôpital et sur les difficultés
éventuelles rencontrées sur le terrain.
Selon les établissements, on retrouve des situations
« problématiques » relatives à la laïcité avec des patients ou leur famille
dans un hôpital sur trois (32 %) et avec des professionnels dans un hôpital sur
cinq (20 %).
Force du
compromis
Avec les usagers et leurs proches, les difficultés
recensées portent notamment sur des demandes d’alimentation spécifique ou de
prise en charge par des femmes uniquement, la pratique du culte ou de la prière
(dans les espaces communs ou en chambre double), des revendications d’affichage
des plannings des offices, de crèches de Noël... Les hôpitaux connaissent
également des cas de prosélytisme religieux.
S’agissant des professionnels, les hôpitaux relèvent des
cas d’affichage de signes extérieurs d’appartenance à une communauté religieuse
(croix et voiles notamment), des tensions entre communautés à la faveur de
certains événements ou encore des difficultés à répondre favorablement à des
demandes particulières lors de fêtes religieuses ou périodes spécifiques.
La FHF précise que certains hôpitaux ont rapporté des
cas d’incivilité et de violences qui n’ont rien à voir avec la laïcité.
Certains témoignages sont la preuve d’une « méconnaissance de ce qu’il est
attendu des professionnels et des usagers », regrette la fédération.
Seul six hôpitaux sur dix possèdent un lieu
multicultuel ou confessionnel. Toutefois, « la plupart des situations semblent
pouvoir être traitées par le dialogue et avec des positions modérées et de
compromis ».
Mieux
former les médecins à la laïcité
La commission des usagers de la FHF suggère de mettre
en place systématiquement des référents laïcité dans les établissements (seuls
22 % des hôpitaux en sont aujourd’hui pourvus).
« Primordiale », la formation des acteurs du soin (et
de l’accueil) au principe de laïcité devrait être renforcée, notamment dans le
cadre de la formation médicale initiale. L’idée est surtout d’analyser des
situations concrètes (naissances, transfusions, césariennes...) pour mieux
gérer les difficultés éventuelles. Enfin, l’Observatoire de la laïcité – qui
dépend du Premier ministre – pourrait produire un guide pratique sur le sujet.
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