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mardi 7 juillet 2015

Plus d’inégalités sociales de santé chez les jeunes que chez les vieux

07.07.2015

Dans le contexte du vieillissement de la population, une étude publiée dans le BEH du 7 juillet a voulu mieux comprendre comment les inégalités de santé évoluaient au cours de la vie. Le but n’était pas tant de constater ou non une corrélation entre le statut socio-économique et la santé perçue, déjà connue, que de voir comment cette corrélation évoluait avec l’âge. Au final , les chercheurs constatent que la lien entre le revenu et la santé se renforce entre 20 et 44 ans, puis se stabilise entre 45 et 54 ans, et finalement décroit au-delà de 55 ans.


Les données provenaient de l’Enquête sur la santé et la protection sociale entre 2004 et 2012. L’échantillon étudié contenait des individus âgés de 20 à 65 ans et comptait environ 40 000 observations. Ce travail constate une hausse des inégalités revenu-santé pour les 20-44 ans, qui est due à la dégradation plus rapide de l’état de santé chez les individus de faible revenu. Cette baisse plus rapide pourrait, d’après les chercheurs, être liée aux styles de vie d’une part, et aux conditions de travail d’autre part. En ce qui concerne les styles de vie, la moindre qualité de l’alimentation, la plus forte consommation de tabac et d’alcool pourraient jouer un rôle. De plus, si les individus de niveau d’éducation et de revenu faibles sont d’avantage susceptibles d’avoir une profession manuelle, la pénibilité du travail pourrait engendrer une dégradation plus rapide de l’état de santé.

La stabilisation des inégalités entre 45 et 54 ans pourrait, selon les signataires, signifier que les chocs de santé (par exemple sous forme de nouvelles maladies chroniques) qui surviennent au delà d’un certain âge touchent tous les individus indépendamment de leur revenu.

Quant à la baisse des inégalités de santé après 55 ans, les auteurs l’expliquent par la surmortalité précoce des personnes de faible revenu. Ils concluent par la nécessité, d’adjoindre dans de prochains travaux, à coté des caractéristiques sociale individuelles et familiales, l’étude du contexte de résidence des individus (au niveau du quartier, de la commune, de la ville et du département). Cela afin de distinguer le rôle des déterminants individuels et familiaux de celui des caractéristiques de l’environnement de vie.

Dr Alain Dorra

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