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mardi 7 juillet 2015

Pas de blues du post-partum pour les pères…


Si le fameux « baby-blues » des jeunes mères est très bien documenté, on ignore encore si l’accès symétrique à la paternité peut susciter des difficultés comparables (anxiété, état dépressif, détresse psychologique…) chez les pères. Il serait pourtant utile d’éclaircir cette question, non seulement pour mieux traiter la psychopathologie éventuelle des intéressés, mais aussi dans l’intérêt des mères et des bébés, vu les répercussions néfastes qu’une problématique psychiatrique du père peut avoir sur le bien-être du conjoint et des enfants.
Dans le cadre d’une étude longitudinale menée chez 1 162 hommes initialement âgés de 20 à 24 ans, réalisée pendant quatre ans à Canberra et à Queanbeyan (Australie), une investigation a été conduite pour évaluer l’existence hypothétique d’un « blues de la paternité » plus ou moins analogue aux troubles du post-partum observés chez certaines mères. Cette étude concerne en définitive 108 « nouveaux pères » et 88 sujets « dans l’attente d’une paternité » (expectant fathers, c’est-à-dire dont la compagne est enceinte) évalués lors de quatre entretiens échelonnés durant une période de douze ans, comparativement à des hommes restant sans enfant.

Malgré ce suivi prolongé (de 2000 à 2011), les auteurs n’ont pu mettre en évidence aucune problématique de ce type : par référence aux niveaux d’anxiété ou de dépression prévalant avant l’accession à la paternité, les sujets sur le point de devenir père ou venant de l’être (depuis moins d’un an) n’affichent « aucune augmentation significative de troubles anxieux ou dépressifs. » Pour les auteurs, ces données suggèrent que, « d’une manière générale, les hommes en passe de devenir père ou pères depuis peu ne présentent pas un risque plus élevé de dépression ni d’anxiété. » Mais dans l’espoir de focaliser les moyens matériels et humains avec une meilleure efficacité préventive et curative, des recherches ultérieures devraient être conduites pour préciser si certains hommes présentent toutefois un risque particulier (majoré ou minoré) dans le déterminisme des troubles anxio-dépressifs contemporains de l’arrivée d’un enfant.
Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Leach LS et coll.: Depression and anxiety in expectant and new fathers: longitudinal findings in Australian men. Br J Psychiatry, 2015 ; 206 : 471–478.

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