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mardi 7 juillet 2015

La « déstigmatisation » passera-t-elle par les réseaux sociaux ?

26/06/2015





The British Journal of Psychiatry propose un éditorial évoquant les conséquences de certaines pratiques sur les réseaux sociaux (les auteurs parlent plus précisément de «médias sociaux »), quand les internautes ayant des problèmes de santé mentale tiennent à « partager leur vécu dans des espaces publics en ligne. »
Si cette démarche consistant à exposer ses difficultés personnelles peut aider les personnes concernées à titre individuel, elle peut aussi contribuer à modifier collectivement la vision de toute la société (et en particulier celle des médias traditionnels) sur la perception des troubles psychiatriques, et réduire ainsi « la stigmatisation et la discrimination » à l’encontre des malades mentaux. Les auteurs citent ainsi l’initiative de l’organisation à but non lucratif de Nouvelle-Zélande, Like Minds, Like Mine pour combattre la stigmatisation et améliorer l’intégration sociale des personnes souffrant d’une maladie, un combat sociologique et médiatique relayé par Facebook, Twitter et YouTube[1].

Constituant une sorte d’observatoire de la stigmatisation ordinaire, cette page Like Minds, Like Mine déclinée sur ces trois grands médias sociaux permet aux participants de poster des articles de presse « préoccupants en raison de leur contenu stigmatisant » et d’échanger à ce sujet. Les réseaux sociaux fournissent ainsi un espace de conversation et suscitent un écho bienvenu pour la cause de la déstigmatisation (néologisme décrivant « la suppression de la stigmatisation ou, par extension, celle du combat pour obtenir cette suppression »).
Rappelons que si la lutte contre la stigmatisation est considérée comme une « priorité de santé publique » par plusieurs institutions (comme l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Association Mondiale de Psychiatrie[2]), on peut déplorer que trop peu d’actions soient encore, concrètement, consacrées à cette question. Dans ce contexte de faible mobilisation, l’apport des réseaux sociaux s’avère d’autant plus déterminant que, partie du terrain, c’est-à-dire des individus eux-mêmes, leur caisse de résonance est désormais mondiale.

Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Betton V et coll. : The role of social media in reducing stigma and discrimination. B J Psychiatry, 2015; 206: 443–444.

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