" Les contacts multiples que subit l'eau des bénitiers avec des doigts souvent peu aseptiques autorisent à supposer que dans certaines conditions ce liquide est susceptible de jouer un rôle important dans la diffusion des maladies infectieuses. Et, de fait, en analysant bactériologiquement de l'eau puisée dans le bénitier d'une des églises de Sassari, M. le Professeur Vincenzi a constaté la présence d'une foule de bactéries : staphylocoques et streptocoques, colibacilles, microbes tétragènes, bacille de Loeffler, etc.
Notre confrère a cultivé ce dernier microbe et en a obtenu des cultures pures, absolument caractéristiques. Il a ainsi pu se convaincre par des expériences sur les animaux qu'il s'agissait incontestablement d'un bacille de la diphtérie doué de propriétés très virulentes. En effet, M. Vincenzi a vu des cobayes pesant plus de 400 grammes succomber rapidement après inoculation de doses même minimes (0,4 cc) des cultures en question et il a constaté à leur autopsie les lésions caractérisitiques de l'infection diphtérique expérimentale (oedème au point inoculé, exsudat limpide des cavités pleurales et foyers hémorragiques multiples dans les capsules surrénales).
L'eau des bénitiers peut donc être le véhicule de la contagion diphtérique, et cela d'autant plus facilement que, dans quelques pays, certaines personnes ont coutume de porter à leurs lèvres leurs doigts mouillés d'eau bénite. Ajoutons qu'à l'époque où M. Vicenzi entreprenait ces recherches, quatre cas de diphtérie, dont un suivi de mort, étaient signalés dans la ville de Sassari. "
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