Le bumetanide (diurétique) diminue le taux de chlore dans les cellules. Or, des études expérimentales ont montré que la concentration de chlore est très élevée dans les neurones immatures, ainsi que dans certaines pathologies résultant d’un trouble du développement cérébral, comme l’autisme.
Dans 2 modèles animaux d’autisme : l’X Fragile et le valproate in utero, l’administration à la mère de ce bumétanide peu avant la naissance réduit chez les descendants les taux de chlore intracellulaires, restaure un tonus GABA inhibiteur et atténue la sévérité du syndrome y compris à l’âge adulte. Par ailleurs, si les récepteurs à l’ocytocine sont bloqués pendant la naissance chez un animal naïf, les signes de l’autisme sont reproduits sur le plan électro physiologique et comportemental chez l’adulte. Ainsi, l’action de l’ocytocine, la polarité du GABA et l’efficacité de l’inhibition pendant la naissance ont des effets déterminants sur la pathogenèse de l’autisme. En parallèle, l’équipe de Yehezquiel Ben-Ari (Marseille) a conduit des essais cliniques en double aveugle montrant que sur un groupe de 54 enfants avec syndrome d’Asperger ce diurétique améliore le syndrome autistique. Un essai plus large approuvé par l’EMA est en cours dans 5 centres.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
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