Quelques dizaines de parents d’enfants autistes se sont rassemblées ce jeudi devant le ministère de la Santé, pour défendre le droit à la scolarisation de leurs enfants et le développement de méthodes innovantes de prise en charge. « Nous sommes ici pour défendre les méthodes éducatives et comportementales innovantes, qui donnent de bons résultats, la scolarisation en milieu ordinaire et le respect des choix parentaux de prise en charge », a expliqué à l’AFP M’Hammed Sajidi, président Vaincre l’autisme, l’association qui a organisé ce sit-in à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Vaincre l’autisme, comme d’autres associations de parents, s’inquiète notamment d’un amendement socialiste au projet de loi santé, portant sur la mise en place d’un « dispositif permanent d’orientation » au sein des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), à partir des « besoins » de la personne et des « ressources mobilisables ». Les parents craignent que ce texte donne « les pleins pouvoirs » aux MDPH, qui pourraient décider « unilatéralement » d’envoyer les enfants dans des établissements en Belgique, faute de places en France, dans des hôpitaux de jour ou même des hôpitaux psychiatriques.
Un bilan d’étape le 16 avril
Vaincre l’autisme s’oppose également au 3e plan autisme, lancé en 2013, qui « veut renforcer l’existant au lieu d’innover », explique l’association. Dans une enquête réalisée auprès de 700 familles par la Fondation FonDamental et le site Doctissimo, révèle que dans la moitié des cas parents sont mécontents de la prise en charge de l’autisme en France. Ils pointent « les diagnostics trop tardifs, le manque de coordination des professionnels impliqués et la persistance d’une approche psychanalytique inadaptée » qui concerne encore un enfant sur 5.
Dans un communiqué, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d’État en charge du handicap, Ségolène Neuville, ont affirmé leur « engagement pour améliorer l’accompagnement des personnes autistes ». Le ministère que, dans le cadre du 3e plan, le gouvernement a investi 205 millions d’euros, dont 195 millions d’euros pour l’évolution de l’offre médico-sociale. Un bilan d’étape du plan et des « nombreuses avancées réalisées depuis son lancement » sera effectué lors d’un Comité national autisme le 16 avril, et des mesures seront annoncées pour « garantir la qualité du parcours des personnes autistes », ont annoncé les deux ministres.
Dr Lydia Archimède
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