L’approche du 31 mars fait monter l’angoisse des 8 000 personnes hébergées dans les centres d’accueil d’hiver, dont les fermetures s’échelonneront du 1er avril au 30 juin. La ministre du logement, Sylvia Pinel, a assuré, le 24 mars, que 2 000 de ces places seront pérennisées à l’année, qu’il y aura des solutions pour les autres. « Personne ne sera à la rue », a-t-elle promis.
Mais pour Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (Fnars), qui gère des centres d’hébergement, « le compte n’y est pas : beaucoup de personnes restent dehors car le 115, numéro d’urgence départemental pour les sans-abri, ne trouve pas de solution dans un cas sur deux ». M. Gueguen égrène la liste des centres qui vont fermer : « 780 places à Paris, 130 au fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois, où l’Armée du salut, qui le gère, a été prévenue à la dernière minute, 340 en Seine-Saint-Denis, 75 dans le Val-d’Oise, 108 à Troyes, 135 à Montpellier… »
Mme Pinel a aussi annoncé un plan sur trois ans pour réduire le recours aux hôtels, qui, en 2014, a représenté 40 000 nuitées pour un coût de 170 millions d’euros. Pour cela, le gouvernement ouvrira, en trois ans, 9 000 logements loués dans le parc privé. Des associations joueront les intermédiaires : ce sont elles qui sous-loueront les logements aux bénéficiaires en garantissant leur accompagnement social et le paiement des loyers aux propriétaires.
Seront aussi créées, dans ce but, 1 500 places en résidences sociales et 2 500 en centres d’hébergement, notamment pour les familles. « Il faut vraiment changer de logique, arrêter le gaspillage financier et surtout humain, plaide Sylvain Mathieu, chargé par le ministère du logement de piloter ce chantier. Il s’agit de réduire les nuitées hôtelières de 40 000 à 30 000. La ville de Londres a réussi à le faire », argumente-t-il.
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