Les responsables politiques allemands s'interrogent sur un assouplissement du secret médical pour les métiers dits à risque après les révélations sur l'état de santé du copilote de Germanwings, Andreas Lubitz. Plusieurs responsables politiques, comme Dirk Fischer, expert des questions de transport au sein du parti conservateur d'Angela Merkel (CDU), ont réclamé que les pilotes, au même titre que d'autres professions sensibles, "consultent seulement des médecins qui leur sont désignés par leurs employeurs". Ces praticiens "devraient être libérés de leur obligation au secret dans le cadre des communications avec l'employeur et les autorités de l'aviation civile". Le député Thomas Jarzombek, également issu des rangs de la CDU, a demandé la création d'une commission d'experts pour étudier comment doivent être pris en charge la maladie de ces personnes qui, dans leur travail, engagent la santé ou la vie des autres. Pour le député social-démocrate (SPD), Karl Lauterbach, un professeur de médecine, il est clair qu'un médecin "a le devoir d'informer un employeur sur l'incapacité d'un collaborateur à travailler" dans le cas où celui-ci est responsable de la vie d'autrui. "Et cela vaut particulièrement en cas de maladies psychiques et d'un risque de suicide potentiel", a-t-il insisté.
Outre-Rhin, le débat concerne aussi le monde médical, alors que lundi, la clinique universitaire de Düsseldorf, dans laquelle Andreas Lubitz a consulté à trois reprises en février et mars dernier, a déclaré avoir transmis son dossier médical aux autorités judiciaires. "Le secret médical auquel est tenu le médecin est un bien aussi précieux que celui dont bénéficie le patient, et qui est garanti par la constitution comme un droit de l'homme", a prévenu le président de la chambre fédérale des médecins, Frank Ulrich Montgomery. Mais il est d'ores et déjà prévu des exceptions à ce secret, notamment quand il s'agit d'éviter des "crimes particulièrement graves" ou pour prévenir le risque d'une mise en danger d'autrui, a-t-il fait remarquer. PourHans-Werner Teichmüller, président de l'Union fédérale des médecins de l'aviation (DFV), si un pilote choisit de voler alors qu'il en est médicalement incapable, "je suis obligé d'en informer les autorités". Mais cette obligation ne concerne pas l'employeur, a-t-il souligné dans une interview à la chaîne ZDF.
Pour l’heure, le gouvernement allemand n’est pas encore entré dans ce débat. Lors d'une conférence de presse gouvernementale lundi, interrogée sur le respect du secret médial dans le cas d’Andréas Lubitz, une porte-parole adjointe d'Angela Merkel a déclaré "ne pas pouvoir se prononcer sur les cas individuels concrets dans le cadre de cette conférence de presse". Auparavant, les porte-parole des ministères de la Santé et de la Justice s'étaient renvoyés la question
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