Psychanalyste, président du
RPH
Dans ma brève publiée dans le
Huffington Post de la semaine dernière, j'avais démontré qu'il est possible de construire un projet de santé mentale française avec ce que nous avons, à savoir, les bâtiments publics et les étudiants de psychiatrie et de psychologie qui souhaitent devenir des psychothérapeutes ou des psychanalystes. La consultation publique de psychanalyse (CPP) en est la preuve.
Ce lieu, pour l'heure unique et privé, sis dans le IXe arrondissement de la capitale, permet à des étudiants -au grand dam des universités- de recevoir des patients en provenance d'un front social ravagé qui payent en fonction de leur moyen. Les étudiants -ou frais diplômés- ne sont pas laissés seuls face à cette clinique exigeante, ils sont pris en charge par un superviseur, travaillent à des groupes de lecture, réunions cliniques et participent à des séminaires. Cette organisation ne coûte pas un cent à l'Etat, crée du travail pour les jeunes et diminue la liste de cette armée grandissante de psychistes au chômage ou payé au rabais tout en offrant aux êtres en souffrance une autre voie que celle de garage.
Dans cette même brève je signale qu'avec une petite équipe comme la mienne, 14 cliniciens, plus de la moitié m'avait rencontré alors qu'ils avaient la vingtaine ont, aujourd'hui, entre 28 et 31 ans -4 plus de quarante ans- nous avons déclaré plus d'un demi-million au trésor public pour notre exercice professionnel de l'année 2014. Notre école de psychanalyse, le RPH, Réseau pour la psychanalyse à l'hôpital, n'a pas et n'a jamais demandé de subvention: les vieux cliniciens cotisent plus que les nouveaux cliniciens pour maintenir nos activités. Et cela sans négliger la logique de Freud en 1918, à savoir, d'apporter l'aide psychique ou plus démunis de nos concitoyens.
Les CMPs ferment parce qu'ils sont caduques. Ces Centres Médicaux Psychologiques, créés dans les années 60, sont aujourd'hui amplement dépassés par le nombre de demandes de patients et le manque de professionnels. Il faut réformer leur politique et leur stratégie clinique car le principe même de la "liste d'attente" en santé mentale est un oxymore. Cette réforme passe par notre manière de faire au sein de notre Consultation Publique de Psychanalyse.
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