Le centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Le Vinatier, situé à Bron, près de Lyon, a connu depuis le début de l'année une grave agression d'un agent par un adolescent suivi par l'établissement, et deux suicides de patients dans ses locaux.
Le 28 janvier, un infirmier a été poignardé par un patient de l'unité pour adolescents Hubert-Flavigny du centre hospitalier, rappelle-t-on. Après un séjour à l'hôpital, l'infirmier
est rentré chez lui en milieu de semaine passée, a indiqué à l'APM le 9 février le directeur, Hubert Meunier.
Physiquement, il n'aura pas de séquelles fonctionnelles, a-t-il assuré, soulignant néanmoins le traumatisme psychologique "important" subi par cet agent.
Il y aura bien évidemment une plainte et évidemment des réparations, a-t-il précisé. Quant à l'agresseur, un jeune homme de 17 ans, il a quitté l'unité pour adolescents de l'hôpital, mais est toujours en soins au Vinatier,
en hospitalisation sous contrainte dans une autre unité, a indiqué le directeur.
Cet accident nous rappelle la difficulté de l'exercice médical en psychiatrie, a-t-il également commenté.
Toute l'équipe était sous le choc car nous pensions que ce patient allait mieux.
Interrogé sur l'enquête menée par l'agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes à la demande de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, Hubert Meunier a indiqué que deux inspectrices étaient venues dans l'établissement pendant deux jours la semaine dernière.
Sans préjuger des conclusions de leur enquête, il a répété que l'agression à l'unité Hubert-Flavigny
n'avait rien à voir avec une sur-activité ou un sous-effectif.
Par ailleurs, vendredi 30 janvier et dimanche 1er février, deux patients de l'établissement se sont donné la mort par pendaison dans leurs chambres respectives. Il s'agissait d'un patient détenu de l'unité d'hospitalisation spécialement aménagée (UHSA) et d'une patiente de l'unité de soins intensifs en psychiatrie (Usip), qui est en fait décédée mercredi des suites de cette tentative de suicide.
C'est vécu par les équipes comme un échec. Elles ont le sentiment de ne pas avoir vu, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, alors qu'en fait, les médecins le disent, il n'y a pas de prédictivité du suicide, a commenté Hubert Meunier.
Je ne veux pas m'avancer sur les rapports d'enquête, mais a priori, il n'y a pas eu de négligence de qui que ce soit dans la surveillance de ces patients. Ils sont passés à l'acte entre deux visites de soignants dans leur chambre. Ils n'avaient pas donné des signes de passage à l'acte, a-t-il assuré. Il a souligné que tous les ans, Le Vinatier enregistrait un certain nombre de tentatives de suicide (17 en 2012, 18 en 2013, 23 en 2014), entraînant "trois à six" décès par an.
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