Jean Oury, pionnier de la psychiatrie institutionnelle. - (Photo archives NR)
C’était bien le moins que la revue “ Chimères ” fondée par Félix Guattari et Gilles Deleuze se penche sur l’humanité de Jean Oury, décédé le 15 mai 2014.
Avec Jean Tosquelles, qu'il a côtoyé dès 1947 dans la mythique Saint-Alban, Jean Oury est regardé comme l'un des vrais pionniers de la psychothérapie institutionnelle. « C'est un type de psychothérapie en institution psychiatrique mettant l'accent sur la dynamique de groupe et la relation entre soignants et soignés. L'indistinction entre les soignants et les soignés est une caractéristique de ce mouvement. Les lieux emblématiques en France sont l'hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole (autour du docteur François Tosquelles), les cliniques de La Borde (docteur Jean Oury) et de La Chesnaie (docteur Claude Jeangirard). »
A la définition du dictionnaire, il convient de mettre de la chair, de l'humanité, du sentiment, puisque c'est aussi de cela qu'il s'agit.
« Depuis 1953, date de la création de ce haut lieu de la psychothérapie institutionnelle qu'est la Borde, Jean Oury n'a eu de cesse de combattre les illusions normatives, ségrégatives ou répressives… qui s'imposent pourtant de nouveau dans les programmes de " santé mentale " » analyse le psychanalyste Olivier Appril.
« Jean Oury n'a jamais cessé de l'affirmer : dans l'abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire, peut avoir une valeur inestimable. Ce souci de l'ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque, constituent l'arrière-fond sensible dont le numéro de Chimères se veut l'écho ». L'écho aussi d'une actualité pas forcément raccord.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire