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dimanche 8 février 2015

Psychiatre, une profession à revaloriser

QUEBEC 3 février 2015 | Charles-Albert Morin Montréal






Nous avons tous, estime l'auteur, un préjugé défavorable à l’égard des médicaments qui soignent les maladies mentales, estime l'auteur.
Photo: Julia Pivovarova HemeraNous avons tous, estime l'auteur, un préjugé défavorable à l’égard des médicaments qui soignent les maladies mentales, estime l'auteur.

Il y a sept ans, j’ai appris que j’avais une maladie mentale. Curieux de nature, j’ai voulu comprendre ce qui m’arrivait et ce qui ne tournait pas rond dans la façon dont on soignait la maladie dans notre société. J’ai maintenant la certitude que le débat sur la médicalisation de la maladie mentale a besoin d’avancer.
Il se trouve en son coeur une contradiction importante. D’un côté, nombre de commentateurs et de spécialistes (journalistes, sociologues, philosophes) affirment que la quantité de médicaments prescrits est alarmante, qu’on trouve toute sorte de nouvelles maladies de manière précipitée et qu’en plus, l’industrie pharmaceutique se remplit grassement les poches. De l’autre côté, en cette Semaine de prévention du suicide, on nous dit que les personnes qui sont en détresse doivent aller chercher l’aide dont elles ont besoin le plus rapidement possible. De quelle aide parle-t-on alors ? Médicament ou pas médicament ? Embêtant.
Actuellement, le problème réside dans le fait que le discours sur la surmédicalisation est séduisant et fondé. Après tout, c’est vrai que les pharmaceutiques font beaucoup d’argent avec les médicaments qu’elles nous vendent ! Mais il y a plus. Le fait qu’une simple pilule puisse nous guérir d’une époque moderne hyperactive qui va à cent mille à l’heure nous répugne. Le « traitement par les pilules » heurte quelque chose de fondamentalement ancré en nous : notre capacité à nous soigner sans solution facile, sans passe-droit. Cela occasionne un effet pervers : les personnes malades ne se soignent pas en raison des préjugés qu’elles ont. Un chiffre en dit long : seulement 30 % des gens faisant une dépression vont chercher l’aide dont ils ont besoin.


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