Les femmes victimes de violences conjugales pourront plus facilement porter plainte contre leurs agresseurs, a déclaré le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve dans un entretien publié lundi soir sur le site duParisien. C’est l’objectif d’une convention avec la police sur le traitement des mains courantes en matière de violences faites aux femmes qui sera présentée mardi à Paris par Bernard Cazeneuve et ses collègues de la Justice, des Affaires sociales et des Droits des femmes, Christiane Taubira, Marisol Touraine et Pascale Boistard. Le ministre de l’Intérieur dit vouloir«systématiser le dépôt de plainte par les victimes» et ainsi «éviter l’impunité des auteurs».
Cette convention permettra également, «même en l’absence de plainte»,d'«organiser le suivi systématique et immédiat de chacune de ces femmes», qui seront prises en charge par les intervenants sociaux et associations, ajoute-t-il. Selon le ministre, «22 protocoles comme celui qui doit être paraphé» mardi à Paris à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes «ont d’ores et déjà été signés, notamment en Seine-Saint-Denis ou en Ardèche, et 18 le seront avant la fin de l’année, dans les Ardennes, le Calvados ou encore à la Réunion».
«En 2013, 121 femmes sont décédées, victimes de leur compagnon ou ex-compagnon», souligne Bernard Cazeneuve, qui veut apporter une «réponse pénale et sociale» à ces violences «inacceptables».«Porter plainte, c’est un préalable pour mettre fin au calvaire», ajoute-t-il, rappelant que le gouvernement en a fait une «priorité de l’action des forces de police et de gendarmerie» dans le plan interministériel 2014-2016.
Chaque année, plus de 216 000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire, selon des chiffres du gouvernement. Parmi ces victimes, seules 16% déposent plainte. En outre, 86 000 femmes rapportent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol et seulement 10% d’entre elles déposent plainte, selon le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes. Il y a un an, le gouvernement s’était déjà engagé à faire de la lutte contre ce fléau une «priorité».
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