Paternalisme, condescendance, gestes irrespectueux… Sous le hashtag «#PayeTonUtérus », des dizaines de femmes ont racontésur Twitter leurs expériences malheureuses chez un gynécologue, un généraliste ou à la pharmacie. Au gré de témoignages de moins de 140 signes, elles ont dévoilé ces petites phrases qui blessent ou humilient durablement. « Aucun diplôme ne donne le droit de mépriser l’expérience physique que les femmes font de leur propre corps », résume une internaute.
« #PayeTonUtérus quand tu sursautes à cause d’un geste invasif (non annoncé) et qu’on te répond “Vous n’êtes pas là pour prendre du plaisir” », écrit l’une. « Aller chercher la pilule du lendemain et recevoir une tripotée de regards noirs des pharmaciens », se souvient une autre. « #PayeTonUtérus quand le gynéco te balance“On fera plus de bêtises maintenant, n’est-ce pas ?” à l’examen post-avortement », témoigne encore une autre. En quelques jours, près de 10 000 tweets ont fait usage du hashtag.
« Salutaire » et « bénéfique »
« Lorsqu’on est face à des professionnels de santé moralisateurs, voire maltraitants, on paye très cher d’avoir un utérus au sens propre comme au sens figuré », explique par mail Ondine, l’étudiante en pharmacie et « militante féministe » de 25 ans, qui a lancé il y a quelques jours le mot-dièse invitant les femmes ou personnes transgenres à témoigner. « A la fac, on a malheureusement très peu de cours là-dessus, on ne considère pas les patients comme des gens, mais comme des pathologies. »
Pour Bernard Hédon, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, ces phrases « criantes de vérité », même si elles sont « difficiles à entendre », ont quelque chose de « salutaire » et « bénéfique » pour la profession. Pour« provoquer la réflexion », certaines d’entre elles seront d’ailleurs reproduites sur le mur d’accueil des Journées nationales du Collège du 3 au 5 décembre à la Défense.
Parallèlement au hashtag « #PayeTonUtérus », des « militantes féministes » ont pour leur part mis en place Gyn & Co, un site Internet qui recense les professionnels aux pratiques gynécologiques respectueuses. Un projet « collaboratif et évolutif », qui permet de dresser une carte de France des praticiens« séropofriendly », « lesbianfriendly » ou encore qui examinent les patientes « à l’anglaise » (sur le côté).
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