22/09/2014
Le sort de l’Hôtel-Dieu, au cœur de Paris, se précise. Exit, l’hypothèse d’une cession des murs à l’histoire prestigieuse : l’Hôtel-Dieu restera bel et bien un lieu de soin. Un hôpital, et un plus que cela, même.
Le siège de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) a arrêté certaines orientations. Différents types de médecins exerceront sur place : des spécialistes, des généralistes, des urgentistes.
Les urgences ne fermeront donc pas. L’idée de Martin Hirsch, le directeur général, est de créer un lieu innovant, réactif, facile d’accès. Un lieu capable de répondre sans délai aux Parisiens pressés et angoissés pour leur santé. Un lieu en mesure d’éviter les hospitalisations inutiles, et d’alléger la pression qui plombent les autres services d’urgences de la capitale.
Une gamme de consultations devrait être proposée, sans rendez-vous. L’Hôtel-Dieu pourrait ainsi devenir le lieu de référence à Paris pour les petites urgences, celles qui ne requièrent pas de soins lourds.
Des véhicules de secours vont expérimenter l’acheminement de patients afin de soulager les autres urgences de l’AP-HP. Le plateau d’imagerie garde toute sa place dans le schéma envisagé. Il est question de l’ouvrir tôt le matin et tard le soir. Les dépassements d’honoraires seront prohibés.
À la fois hôpital et centre de médecine ambulatoire
S’il a lâché du lest sur le terrain des urgences, Martin Hirsch n’a pas abandonné l’idée de son prédécesseur, Mireille Faugère, qui voulait transformer l’Hôtel-Dieu en centre ambulatoire. Dans l’idée de l’actuel DG, le futur Hôtel-Dieu a aussi vocation à devenir un centre de médecine ambulatoire. La place des médecins libéraux est en cours de réflexion.
Ces derniers avaient perçu le projet précédent comme une menace, une concurrence. De nouveaux modes de coopération entre la ville et l’hôpital n’émergeront que si la confiance s’installe. Pour que prenne la greffe, une concertation rapprochée avec l’URPS et les syndicats médicaux est annoncée pour octobre.
La CME engagée dans la transformation
La « charpente » du projet médical en gestation prévoit d’autres axes : l’Hôtel-Dieu hébergera une équipe d’hospitalisation à domicile, une chaire d’économie de la santé, ainsi que des soins de suite, du long séjour, une activité d’éducation thérapeutique, et une offre en santé mentale. Pas de soins aigus, donc, mais des lits tout de même, dans le secteur médico-social.
Martin Hirsch a chargé la Commission médicale d’établissement (CME) d’affiner le projet. Manière d’impliquer la communauté médicale, et d’éviter le rejet qui a fait trébucher Mireille Faugère. Le président de la CME, le Pr Loïc Capron, se montre d’un enthousiasme mesuré. Plutôt que d’aller au clash, il accepte la mission. Mais rappelle les conditions posées par la CME : le nouvel Hôtel-Dieu ne devra pas entraîner de dépenses supplémentaires, et la sécurité des soins devra y être strictement maintenue. La CME votera le projet au printemps 2015.
D. Ch.
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