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vendredi 21 février 2014

Encordés à la culpabilité

La thérapeute explique à mots pesés qu’elle vit ici «quelque chose de très particulier» qu’elle n’avait pas imaginé quand elle s’est installée, et qu’elle ressent souvent le besoin d’échanger avec des confrères qui comprennent combien sa situation est exceptionnelle.
Elle peine à décrire la violence des disparitions à répétition qui laissent les proches KO: «C’est une brisure, une cassure, ça éclate, c’est très brutal… A chaque fois, ça vient toucher la personne au vif du sujet, et chacun réagit en fonction de lui-même, de son histoire. Ça s’organise dans le destin de chacun.»
Claire Jaccoux tente d’aider ses patients à surmonter le traumatisme. «La constante, dit-elle, c’est la violence du choc. Mais il n’y a pas une manière unique de réagir, comme s’il suffisait de les faire parler pour qu’ils s’en sortent. Oui, on va les faire parler, mais ce qu’il faut entendre, c’est comment ça résonne dans l’histoire du sujet.»
La thérapeute aide les proches d’alpinistes, et parfois les alpinistes eux-mêmes, à dépasser la stupeur et à surmonter leur culpabilité. Elle n’était pas préparée à ce qu’elle vit ici. Elle ne s’y habitue pas. Mais elle est mariée avec un guide, elle pratique l’alpinisme, elle comprend. Elle a de l’admiration: «La beauté du geste, du moment, la capacité à créer, à inventer des voies… C’est beau ce qu’ils font, ces gamins, c’est une beauté… Il faut y aller, il faut que l’élan soit là pour partir, inventer, réaliser, revenir…»

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