Freud ne parlait pas des « Jeunes » comme on le fait aujourd’hui, créant ainsi une nouvelle catégorie sociale. Pour lui, cet adjectif caractérisait plutôt son invention, la psychanalyse. Dans « La question de l’analyse profane » (1926), il affirmait ainsi : « notre science est encore jeune » (Sigmund Freud, « Die Frage der Laienanalyse », in Gesammelte Werke . T. XIV, Francfort, 1972, S. Fischer, S. 218).
Il est vrai qu’aujourd’hui comme hier, beaucoup de jeunes gens font des analyses. Les quatre patients dont Freud a publié les cas avaient moins de 30 ans quand ils sont allés le voir : Dora et la jeune homosexuelle n’avaient que 18 ans, l’Homme aux loups 23 et l’Homme aux rats 27.
Le savoir inconscient livré à Freud par ces jeunes gens est devenu un paradigme pour la clinique psychanalytique. À cet égard, on peut être d’accord avec Freud : la psychanalyse est encore « jeune ». Lacan n’est-il pas allé jusqu’à souhaiter que des jeunes gens ayant fini leur analyse prennent les rênes de son école ?
Aujourd’hui, tout le monde veut rester jeune, mais on a pourtant beaucoup de mal à l’être quand c’est le moment. La crise économique rend de nombreux jeunes gens dépendants de leurs parents, même lorsqu’ils ont décroché leur premier emploi ou terminé leurs études, tant ils sont mal payés. On savait depuis longtemps que la jeunesse commence avec l’adolescence mais on ignore désormais quand elle se terminera. Du coup, la jeunesse, malgré son potentiel d’espoir et ses forces, devient aussi un âge de détresse.
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