A la suite de notre chronique Péril en la demeure, reprise dans le blog Sosconso sous le titre Tutelles, quelle protection?, nous avons reçu d'une sexagénaire, abonnée au Monde, un témoignage excessivement accusateur contre le système des curatelles, dont elle se dit victime.
De l'assistante sociale au juge, en passant par le psychiatre, le mandataire judiciaire des majeurs protégés et le banquier, tous les acteurs du système chercheraient à profiter des richesses de personnes vulnérables.
Notre lectrice, que nous nommerons Claire, est agrégée d'histoire depuis 1968. Mais elle n'a jamais enseigné, une longue dépression ayant conduit l'Education nationale à lui confier un poste au Centre national d'enseignement à distance. Elle a donc passé sa vie auprès de parents autoritaires, tandis que ses soeurs prenaient leurs distances. Elle a acheté l'appartement de quatre pièces de ses parents et continué d'y vivre après leur décès.
"En 2006, j'ai voulu chasser les souvenirs douloureux qu'il contenait, et fait faire des travaux, qui m'ont endettée à l'excès", nous confie-t-elle. "En décembre 2007, n'en pouvant plus d'être mise en demeure par les sociétés de crédit afin que je les rembourse, je me suis sentie suicidaire, et des voisins m'ont conduite dans un hôpital psychiatrique."
Peu après sa sortie, une première expertise, demandée par une assistante sociale de l'hôpital, se passe mal. Claire juge le médecin hostile. "Il me reprochait de ne pas connaître le prix d'une baguette de pain, mais c'est normal puisque je n'en achète pas!", raconte-t-elle. Elle ne veut plus répondre à ses questions et tourne les talons, lorsque, dans son dos, il lui demande si "le 11 septembre (lui) évoque quelque chose". L'historienne lui répond, du tac au tac: "Et vous, 1515, ça vous évoque quelque chose?".
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