La disparité territoriale médicale s'accentue. Si le nombre de médecins est quasiment stable en France, ce constat cache d'importantes disparités régionales, selon l'édition 2013 de l'atlas régional de l'Ordre national des médecins, publiée jeudi 28 novembre.
« Il y a bien sûr des différences, certaines régions ne sont pas en récession professionnelle, d'autres le sont », a déclaré Patrick Bouet, président du Conseil national de l'ordre (CNOM). Ainsi, alors que le nombre de médecins a augmenté de 0,9 % entre 2007 et 2013 (215 865), il a diminué de 2,3 % dans le Centre et de 4,2 % en Ile-de-France. Une présence qui progresse en revanche dans le même temps de 4,7 % dans les Pays de la Loire et de 4,5 % en Rhône-Alpes.
A l'intérieur d'une même région, d'importantes différences sont constatées, selon les projections réalisées pour la période allant de 2013 et 2018. Ainsi, en Picardie, le département de la Somme devrait voir ses effectifs augmenter de 3,2 %, tandis qu'ils diminueraient de 2 % dans l'Oise et de 3,2 % dans l'Aisne. De façon générale, « les disparités régionales et départementales s'accentuent », a relevé Jean-François Rault, en charge de la démographie.
« LES VILLES NE FONT PLUS RECETTE »
Au niveau national, les effectifs de généralistes sont en baisse tandis que ceux des spécialistes augmentent. Mais certains départements échappent à cette règle, à l'image de la Savoie, où l'on recense de nombreux généralistes. Une tendance qui s'explique par les « conditions de vie », mais aussi par « la géographie du département et son activité touristique », a expliqué Patrick Romestaing, vice-président du CNOM.« Indiscutablement, les villes ne font plus recette » chez les médecins, a-t-il ajouté.
Cet atlas interroge également la notion de « désert médical » :« Pourquoi vouloir mettre un médecin là où il n'y a plus de services publics, plus d'école, plus de poste ? », s'est interrogé M. Romestaing :
« Il ne faut pas à tout prix vouloir sa maison de santé surtout à l'approche d'échéances électorales (...) : organisons-nous différemment, sur des modes différents, sans doute qu'il faudra que les patients se déplacent davantage. »
BORDEAUX PLUS ATTRACTIF QUE PARIS
Cet atlas bat aussi en brêche quelques idées reçues sur l'attractivité prétendue de certains territoires. L'Ile-de-France, région la mieux dotée en médecins, voit désormais ses effectifs diminuer. Paris enregistre la plus forte baisse, surtout chez les médecins généralistes, où leur présence a diminué de 20 % entre 2007 et 2013.
« Désormais, le premier choix des internes ce n'est plus Paris, c'est Bordeaux », assure M. Rault. Les régions les plus prisées sont les Pays de la Loire, Rhône-Alpes, la Bretagne et l'Alsace. Ces données montrent enfin que dans de nombreuses régions le nombre d'ophtalomologistes est en augmentation. Une bonne nouvelle pour les patients : il s'agit de la profession pour laquelle les délais d'attente sont les plus importants, notamment en raison d'un manque de praticiens et d'une demande élevée.
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