AU RAPPORT
Comme chaque année, l'Insee publie son Portrait social de la France. Avec quelques nouveautés concernant la fécondité.
Décidément, le pater familias a du plomb dans l’aile. Non seulement, l’homme n’est plus ce pilier ravitailleur et autoritaire des familles, mais voilà maintenant qu’il renâcle à se reproduire. C’est du moins ce qui surprend à la lecture d’un gros plan de l’Insee intitulé «Avez-vous eu des enfants, si oui combien ?», l’un des nombreux chapitres du Portrait social de la France, édition 2013, publié ce jeudi. Les statistiques sont formelles : plus d’un homme sur cinq né entre 1961 et 1965 n’a pas eu d’enfant (du moins jusqu’au dernier relevé de l’Insee en 2011). Un constat d’«infécondité» important et en forte progression (+8 points) sur vingt ans. Attention, rien à voir avec des problèmes de stérilité ou d’infertilité. Il ne s’agit pas d’hommes
Un manque d’envie de tomber dans les Lego ou les Barbie ? Il y a manifestement de cela. Comme le souligne l’Insee«paradoxalement, la légalisation de la pilule et de l’avortement a permis à plus d’hommes que de femmes de concilier le désir de vivre en couple et de ne pas avoir d’enfants». Mais il n’y a pas que le manque d’appétit pour le pouponnage. En vingt ans, la proportion d’hommes n’ayant jamais vécu en couple a doublé. Au total, 10% des quinquas sont des célibataires endurcis.
MOINS D’ÉCART DE FÉCONDITÉ ENTRE DIPLÔMÉES ET SANS DIPLÔME
Les femmes du même âge ont-elles, elles aussi, boudé la layette ? Nettement moins que les hommes. Seulement 13,5% des femmes nées entre 1961 et 1965 n’ont pas eu d’enfants. Dans le détail, les différences hommes/femmes face à la procréation (ou son refus) sont également importantes.
Le phénomène est connu : les femmes diplômées sont les plus nombreuses à ne pas avoir engendré, mais les écarts de fécondité avec les non diplômées se sont réduits. Parmi les quinquas, les sans diplôme ont eu en moyenne 2,74 enfants au cours de leur vie contre 2,17 pour les titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme du supérieur. Mais depuis trente ans, on constate que les «bac ou plus» sont moins souvent qu’avant des femmes sans enfants, tandis que les non-diplômées le sont de plus en plus.
Le scénario diffère chez les hommes : ce sont cette fois, note l’Insee, les moins diplômés qui sont les moins féconds. Plus d’un quart des employés sont sans enfants, tandis que seulement 17% des cadres étaient toujours sans descendance en 2011. De fait, employés et ouvriers autour de 50 ans sont plus nombreux à ne jamais avoir vécu à deux. Autre réalité nouvelle mise au jour par l’Insee : parmi les pères (il en reste quand même), les cadres ont désormais autant d’enfants que les ouvriers.
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