Le Dr Jean Rodriguez, psychiatre au centre hospitalier deMontfavet (Vaucluse), est poursuivi devant le conseil de l’Ordre des médecins duVaucluse par une entreprise dans laquelle travaille une de ces patientes.
« On me reproche d’avoir fait un certificat qui fait la liaison entre la pathologie et [le] travail » de cette patiente, a détaillé le médecin au micro de France Bleu Vaucluse. Le psychiatre a aussi expliqué subir des poursuites pour avoir évoqué un cas de« harcèlement moral au travail » dans un courrier adressé au médecin-conseil de l’assurance-maladie afin de faire reconnaître son diagnostic comme accident de travail.
Une pétition de 1 200 signatures
Cette affaire fait ressurgir le spectre de la perte d’indépendance des professionnels de santé en contact avec le monde de l’entreprise. En mai dernier, trois médecins de travail s’étaient retrouvés devant leurs instances ordinales pour avoir rédigé un certificat médical établissant un lien entre la mauvaise santé d’un salarié et ses conditions de travail. Or, argumente le plus souvent l’Ordre dans des affaires similaires, seul un témoignage direct des faits peut permettre de déterminer ce lien. La bonne foi du salarié, pas plus qu’un certificat médical ne suffisent.
Un collectif de soutien s’est constitué autour du Dr Rodriguez. Patients, syndicalistes et confrères estiment que « le conseil de l’Ordre fait obstacle à la reconnaissance du harcèlement moral au travail ». Au-delà du cas particulier du Dr Rodriguez, ils ont « la ferme volonté d’obtenir un changement durable du climat d’hostilité qui règne à l’égard des médecins impliqués dans la question du mal-être au travail ».
Une pétition qui appelle l’Ordre à abandonner ses poursuites a recueilli près de 1 200 signatures.
› A. B.-I.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire