Parent pauvre des spécialités médicales, la psychiatrie est-elle menacée ? Des soignants organisent trois rendez-vous sur le sujet cette semaine.
Le traitement des troubles psychiatriques est-il en train d'accomplir un bond en arrière de plusieurs dizaines d'années ? Des professionnels du secteur le craignent et veulent alerter ou à tout le moins, interpeller le grand public sur le sujet à travers trois rendez-vous cette semaine (lire ci-dessous). Un pari audacieux tant le sujet est encore tabou, loin d'attirer les foules qui préfèrent ne jamais y être confronté.
" On avait tout fait pour abattre les murs "
« Cela touche à la perception que les gens ont de la folie, ils savent que ça existe mais ils en ont peur. C'est perçu de manière extrêmement négative par rapport à d'autres spécialités » indique Jean Worms, membre du collectif de l'association Gard-Hp (*) qui organise l'événement. A ses côtés, Yolande Duplais, également membre de l'association, a été infirmière psychiatrique pendant quarante ans à l'hôpital de Niort et elle a vu l'évolution : « Quand je suis arrivée dans les années soixante-dix, la notion d'asile était bien présente, avec les cellules, les dortoirs de 30 lits… Mais à ce moment-là, il y avait une effervescence, un enthousiasme. On commençait à parler d'ouverture sur l'extérieur, à briser la formule « qui dit folie dit enfermement »». Un changement d'approche dans la prise en charge qui n'a pas duré, à la lueur de faits divers dont la politique s'est emparée.
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