Larges extraits de la lettre de l‘INRS de septembre 2013
Travail de nuit, temps partiel, travail posté, horaires irréguliers… Un nombre important de salariés travailleraient aujourd’hui selon des horaires dits « atypiques ». Ces rythmes particuliers influent fortement sur les conditions de travail des personnes concernées. Ils peuvent ainsi avoir des impacts importants en matière de santé et de sécurité.
Aujourd’hui, 2 salariés sur 3 en France travailleraient au moins occasionnellement à des horaires dits « atypiques » (selon l’enquête Sumer 2009-2010). Ce terme générique recouvre une grande diversité de situations :
Aujourd’hui, 2 salariés sur 3 en France travailleraient au moins occasionnellement à des horaires dits « atypiques » (selon l’enquête Sumer 2009-2010). Ce terme générique recouvre une grande diversité de situations :
- les horaires nocturnes (de 21h à 6h du matin),
- le travail le week-end et les jours fériés,
- les journées de grande amplitude (au-delà de 8h) ou morcelées (coupures de plusieurs heures),
- les rythmes de travail variables (variations irrégulières ou cycliques du nombre de jours ou des horaires de travail).
Autant dire que les personnels hospitaliers sont très concernés.
Des risques d’accidents :
Les horaires atypiques, et particulièrement le travail posté et le travail de nuit, perturbent les rythmes biologiques des salariés et, sur la durée, favorisent l’apparition de troubles du sommeil et une dette chronique de sommeil. Cette dernière peut entraîner une somnolence et une baisse de vigilance dangereuses au poste de travail mais également sur la route. Ces troubles multiplient par deux les risques d’accident.
Ce risque apparaît plus élevé en début de nuit et augmente avec les durées du poste (au-delà de 10 heures). Les statistiques montrent par ailleurs que ces accidents de travail, s’ils ne sont pas plus fréquents, sont généralement plus graves lorsqu’ils surviennent la nuit.
Effets sur la santé :
Depuis 2007, le travail de nuit est reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme un agent cancérogène probable pour l’homme. De nombreuses études ont notamment montré qu’il était associé à une augmentation du risque de cancer du sein chez la femme. Les dérèglements de l’horloge biologique liés au travail posté ou travail de nuit favorisent aussi l’apparition d’autres pathologies (maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, troubles digestifs, anxiété, dépression…).
Les femmes enceintes constituent par ailleurs une population particulièrement vulnérable. Le travail de nuit et/ou posté augmente en effet les risques d’avortement spontané, d’accouchement prématuré et de retard de croissance intra-utérin.
D’une façon plus générale, le travail de nuit et le travail posté peuvent être à l’origine d’une « sur fatigue » responsable, sur le long terme, d’une usure prématurée de l’organisme et d’une dégradation précoce de l’état de santé. Il est à noter que le travail de nuit (dans certaines conditions) ou le travail en équipes successives alternantes figurent parmi la liste des facteurs de pénibilité (http://kiosque.inrs.fr/alyas/view/go/3436/1) pris en compte par la loi sur la réforme des retraites pour le secteur privé en excluant pour l’instant le secteur public !
Le travail de nuit fait également l’objet d’une réglementation spécifique (http://kiosque.inrs.fr/alyas/view/go/3437/1) qui impose notamment des visites médicales tous les 6 mois.
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