La compréhension de la survenue de la maladie d'Alzheimer progresse : 11 nouveaux gènes ont été identifiés et 13 autres sont en cours de validation, une avancée d'autant plus importante qu'elle est intervenue en moins de trois ans alors que depuis 2009, 10 gènes avait été découverts. Cette réalisation a été rendue possible par un rapprochement de savoirs et de moyens dans le cadre du consortium International genomics of Alzheimer project (Igap), coordonnée par l'Unité mixte de recherche dirigée par le Pr Philippe Amouyel*.
Ainsi, 11 nouvelles régions du génome impliquées dans la survenue de la maladie neurodégénérative ont été identifiées. "Ce travail permet d’avoir une vue d’ensemble des mécanismes moléculaires à l’origine de la maladie, ouvrant une meilleure compréhension de la physiopathologie de ce fléau, soulignent les partenaires de cette découverte dans un communiqué commun. Ces résultats, détaillés dans un article paru dans la revue Nature Genetics datée du 27 octobre 2013, ont été obtenus grâce à un effort de collaboration mondial unique des meilleurs chercheurs du domaine."
Ce travail a débuté en 2010, lorsque les responsables de quatre consortiums de recherche internationaux sur la génétique de cette maladie ont décidé d'unir leurs forces pour accélérer la découverte de nouveaux gènes. Ils ont à la fois réanalysé l'ensemble de leurs données selon des critères communs, et ont par la suite vérifié les résultats dans des échantillons indépendants provenant de 11 pays différents.
Grâce à ces découvertes, de nouvelles pistes de traitement peuvent être envisagées. Les recherches ont montré notamment l'implication du système immunitaire dans la survenue de la maladie ainsi qu'un lien avec deux autres maladies neurodégénératives, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Outre la possibilité de nouveaux traitements, la découverte a permis, selon les partenaires, "de mieux cerner le profil génétique des patients qui présentent un risque de développer la maladie d'Alzheimer. Enfin, ce travail démontre que face à la complexité d'une telle maladie, seul un regroupement des efforts de recherche au niveau mondial permettra de trouver plus rapidement des solutions à ce fléau du 21e siècle."
Cécile Rabeux
* Unité mixte de recherche Inserm-Institut Pasteur de Lille-Université Lille Nord de France "Santé publique et épidémiologie moléculaire des maladies liées au vieillissement"-Labex Distalz.
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