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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 15 juillet 2021

Prostitution des mineures : des recommandations pour lutter contre un phénomène en hausse

Par  Publié le 13 juillet 2021

Formation des professionnels, prise en charge des victimes, éducation à la sexualité… Le groupe de travail mandaté il y a huit mois a rendu, mardi, un rapport au ministre de la Santé.

Pilotage de la lutte contre la prostitution des mineures, sensibilisation et formation des acteurs, amélioration du repérage et du traitement judiciaire… Au terme de huit mois d’échanges, le groupe de travail sur la prostitution des mineures, installé par le secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, devait remettre officiellement ses recommandations, mardi 13 juillet, au ministère de la santé.

Athos, une maison pour les militaires blessés psychiques

LE 14/07/2021

Depuis le début de l'année, les armées expérimentent les maisons Athos. Ces maisons accueillent les militaires blessés psychiques afin de réapprendre à vivre au travers d'activités du quotidien. Deux d'entre elles ont ouvert leurs portes, à Toulon, dans le Var, et près de Bordeaux, en Gironde. 

Maison Athos près de Bordeaux et photo de groupe avant de passer à table des membres présents par la coordinatrice.
Maison Athos près de Bordeaux et photo de groupe avant de passer à table des membres présents par la coordinatrice. Crédits :  Nathalie Hernandez - Radio France

À une vingtaine de minutes du centre de ville de Bordeaux, cachée dans la verdure, une belle bâtisse de pierres blanches accueillent des femmes et des hommes, tous militaires avec le triste dénominateur  commun de souffrir d'une blessure invisible : le syndrome de stress post traumatique.  

Avec celle de Toulon, ces deux maisons Athos ont ouvert leurs portes en janvier dernier. Ces structures psycho-sociales vont permettre aux blessés psychiques de "se relever", de réapprendre les gestes du quotidien pour pouvoir se construire ensuite un avenir.   

Les armées se sont notamment inspirées du modèle des Clubhouses créées en 1948 aux États-Unis. Ces maisons non médicalisées étaient destinées aux personnes psychiquement fragiles afin de rompre leur isolement et de reprendre pied.  

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En Norvège, les séquelles durables de l’attaque terroriste d’Utoya

Par  Publié le 15 juillet 2021

Dix ans après le massacre commis dans un rassemblement de jeunes du Parti travailliste norvégien, deux études révèlent l’ampleur des séquelles physiques et psychologiques chez les survivants et leurs proches.

Elin L’Estrange, à Oslo, le 24 juin 2021. La jeune femme est une des survivantes du massacre d’Utøya.

Elin L’Estrange insiste : « Surtout, n’oubliez pas d’écrire que ce peut être soigné, à condition de recevoir le bon traitement ! » Le 22 juillet 2011, alors âgée de 23 ans, la jeune Norvégienne se trouvait sur l’île d’Utoya, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Oslo. Pour la première fois, son frère l’accompagnait au camp d’été annuel de la Ligue des jeunes travaillistes (AUF). Ils ont entendu les premiers coups de feu autour de 17 h 20. Déguisé en policier, le terroriste d’extrême droite Anders Behring Breivik arrivait sur l’île, après avoir fait exploser une bombe devant le siège du gouvernement à Oslo. Elin L’Estrange et son frère ont couru à travers bois, puis se sont cachés au bord de l’eau, avant de fuir à la nage.

mercredi 14 juillet 2021

Annie Chapelier : « Il faut ouvrir des champs de la pratique avancée »

13/07/2021

Dans son rapport d’information sur la formation des professions paramédicales, rendu public le 29 juin, la députée Annie Chapelier (Agir ensemble), Iade de formation, propose de revoir l’organisation de la pratique avancée en France. Elle devrait déposer un texte de loi dans ce sens d’ici fin juillet. 

Dans quel contexte avez-vous travaillé à la refonte des formations des professions paramédicales ? 

Annie Chapelier : C’est un constat de rigidité qui motive ce rapport, car en France, une fois qu’on s’est orienté vers une profession, il est difficile d’en changer. Le rapport porte sur tous les paramédicaux, soit treize professions, donc environ un million de personnes. Nous avons besoin de professionnels de santé qui soient reconnus dans leur exercice ; il en découle une reconnaissance statutaire et salariale. De même qu’aujourd’hui, les professions doivent pouvoir s’articuler les unes avec les autres, ne pas se télescoper, ni fonctionner en silo. Il faut donc faciliter la transversalité et la réorientation dans la perspective de pouvoir évoluer professionnellement. Les accords de Bologne de 1999 ont acté l’universitarisation des études supérieures notamment pour offrir cette souplesse et cette transversalité entre les professions et donner des niveaux d’équivalence au sein de l’Union européenne. Mais la France a fait le choix de ne pas y inclure les professions paramédicales. De fait, l’universitarisation patine. Les infirmières sont parvenues à intégrer le système LMD, mais ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres. Il est donc important de mettre la situation à plat et de tendre vers une reconnaissance de niveau et de statut pour toutes les professions.


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Mécanique de la répression hospitalière (et autres)

Avant le covid, partout en France, des soignants se sont soulevés pour lancer l’alerte sur l’état du système de santé et de l’hôpital public. Puis il y a eu le covid, parenthèse de déstabilisation du pouvoir gestionnaire, et réorganisation par les collectifs de travail de l’hôpital. Puis la reprise en main. Plus violente que jamais.

Avant le covid, partout en France, des soignants se sont soulevés pour lancer l’alerte sur l’état du système de santé et de l’hôpital public. C’était dans les EHPAD, aux urgences, à l’hôpital général, à l’hôpital psychiatrique. Cela a donné lieu aux Blouses noires du Rouvray, aux Perchés du Havre, aux Pinel en Lutte, au Collectif Inter-Urgences (CIU), au Collectif Inter Hôpitaux (CIH) et à une constellation de collectifs militant pour des soins accessibles et humains.

Puis il y a eu le début du covid qui a constitué une parenthèse de déstabilisation du pouvoir gestionnaire et la réorganisation par les collectifs de travail de l’hôpital.

Puis la reprise en main. Plus violente que jamais.

Tandis que rien n’est résolu sur le fond, les conditions d’accueil indignes aux urgences et en psychiatrie par exemple, les foudres répressives s’abattent violemment sur celles et ceux qui ont dénoncé les errements d’années de restrictions budgétaires, de bullshit-jobisation des métiers du soin et de la perte de sens consécutive. Les clivages toujours croissants entre ce à quoi devrait servir le système de santé (soigner) et ce à quoi il sert en réalité (créer des marchés privés).

Il existe une mécanique de la répression, elle doit certainement être expliquée dans les précis de management qui servent de bibles à celles et ceux qui ont le pouvoir.

Dans notre domaine, prenons le cas, bien entendu fictif, d’une alerte lancée par des soignants/autres professionnels concernant des pratiques illégales et / ou indignes à l'égard des patients/usagers/bénéficiaires/résidents dont ils sont témoins aux urgences, en psychiatrie, en EHPAD, à l'hôpital ou ailleurs.

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L’unité pour malades difficiles de Montfavet, « au bout de l’entonnoir de la psychiatrie »

Par   Publié le 06 juillet 2021 

A Avignon, cette UMD est l’une des dix structures accueillant notamment les criminels déclarés irresponsables pénalement pour cause de trouble psychique.

Dans l’unité pour malade difficile (UMD) de l’hôpital psychiatrique de Montfavet-Avignon. Accompagnés d’infirmiers, Des patient se rendent sur des lieux d’activités.

Reportage. « J’ai tué quelqu’un. » Le visiteur n’a rien demandé, ne le connaît que depuis dix secondes, et voilà que José (le prénom a été modifié), 34 ans, cheveux gominés vers l’arrière, livre cet aveu les yeux dans les yeux. « On était en voiture. Il a insulté mon père, il a insulté ma mère, j’ai sorti un couteau, je l’ai planté là, raconte-t-il, index pointé vers le cœur. Je n’ai pas voulu faire ça, j’ai regretté un maximum. »

Regard neutre, ton neutre, aucune émotion apparente : les effets de sa maladie mentale, et des médicaments chargés de le stabiliser. Avec le même regard, le même ton, la même absence d’émotions, José dit qu’il aime effriter ses biscottes dans son lait le matin, et qu’il se réjouit que sa mère vienne lui rendre visite le lendemain et lui apporte des madeleines.

A l’hôpital, les urgences sous tension pour l’été

Par   Publié le 14 juillet 2021

Dans plusieurs régions, faute d’un nombre de médecins urgentistes suffisants, certains de ces services ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre vont devoir fonctionner en pointillé.

Les urgences du centre hospitalier de Lens (Pas-de-Calais), le 27 juin 2019.

« La main forcée et le cœur brisé. » C’est de cette manière que l’urgentiste Karine Humbert raconte la décision inédite prise dans l’un des services des urgences qu’elle chapeaute, celui de la polyclinique d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Depuis mardi 6 juillet, ce dernier est officiellement fermé de 20 heures à 8 heures, et ce jusqu’à la fin du mois d’août.

Les patients qui ont recours au « 15 » (SAMU) sont dirigés vers quatre hôpitaux proches (Douai, Lens, Béthune, Seclin), selon leurs pathologies. Les habitants sont appelés à ne plus se présenter aux urgences de la ville, même si un médecin urgentiste demeure toujours présent en cas de nécessité, pour gérer les urgences intra-hospitalières et les patients admis avant la fermeture nocturne. Une nouvelle règle qui n’a pas encore été totalement intégrée sur le territoire : quelques personnes se sont encore présentées les premières nuits de la suspension provisoire – toujours pour des urgences légères, qui ont pu être traitées.

Livre : rompre l’isolement des enfants à problèmes par la psychanalyse, c’est possible !


 


Par Paul Weyer   Publié le 

« Mais pourquoi psychanalyser les enfants ? » (éditions du Cerf). Voilà un titre qui va à l’essentiel. C’est celui choisi par le philosophe et psychanalyste Pierre-Henri Castel pour son dernier livre.

Pourquoi psychanalyser les enfants ? La question arrive à point nommé. Alors que nombre de pédopsychiatres se contentent de prescrire des psychotropes aux enfants mutiques ou agités, que la pandémie aura renforcé l’isolement de familles désemparées, Pierre-Henri Castel part en guerre contre ces méthodes. La thèse centrale qu’il défend est limpide : la psychanalyse des enfants est un rituel thérapeutique. Au même titre que ceux qui s’exercent dans les sociétés traditionnelles, en Afrique notamment. Et qui dit « rituel » suppose « la fin de l’isolement et la réinsertion créative des aventures de la personne dans les processus collectifs ». Cela est vrai des Wolofs du Sénégal comme des enfants à problèmes de nos contrées.

Certes, la finalité de la guérison change de l’une à l’autre de ces sociétés. Un chaman n’est pas un psychanalyste. Aller bien ou aller mal n’a pas le même sens. Dans une société lignagère, l’enfant « mauvais », c’est ainsi qu’on le nomme, est un enfant sous la coupe du « mauvais œil », qui s’exclut du groupe, et se doit de rejoindre « la hiérarchie rigide des générations ». Chez nous, il s’agit « de transformer l’enfant-problème en membre autonome d’une société individualiste ». Cela ne va pas de soi. Se projeter quand on est un enfant récalcitrant dans une vie intéressante, trouver sa place quand les liens sociaux sont coupés, relève de l’exploit. Il faut au psychanalyste un savoir-faire, une inventivité constante. Il lui faut installer une forme de coopération, d’interactions, de jeu, permettant de traiter les enfants comme des partenaires afin de les socialiser.

JEU-DESSIN

Il existe une voie royale pour y parvenir : le jeu-dessin. Un rituel inventé par le pédiatre et psychanalyste anglais Donald Winnicott (1896-1971). Ni pur dessin, ni pur jeu, ni test psychologique, insiste Pierre-Henri Castel : un rituel précisément. Son vrai nom en anglais est le « squiggle ». On le pratique dans de nombreuses institutions. Il relève d’un savoir-faire transmis par la longue expérience des cures d’enfants. On dessine et on joue en même temps. On s’amuse à deux, ou à plusieurs. On s’inscrit dans des rituels transmis de génération en génération, depuis Anna Freud, Mélanie Klein et bien d’autres, mais surtout Donald Winnicott – un pragmatiste sans le savoir – que Castel remet en perspective, et qu’il inscrit dans un cycle historique.

* Pierre-Henri Castel, Mais pourquoi psychanalyser les enfants ?éditions du Cerf, 453 p.

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mardi 13 juillet 2021

Santé mentale : Pourquoi les victimes de troubles psychiques vieillissent (et meurent) prématurément

Publié le 07/07/21

  • Deux études récentes concluent que plus tôt des troubles mentaux surviennent dans la vie et plus tôt ils finissent par affecter la santé physique, selon notre partenaire The Conversation.
  • (Mieux) traiter les maladies mentales chez les jeunes qui en sont victimes permettrait ainsi d’optimiser la santé des adultes qu’ils sont appelés à devenir.
  • L’analyse de ce phénomène a été menée par Jasmin Wertz, chercheuse postdoctorale à l’Université Duke (Caroline du Nord, États-Unis) et Leah Richmond-Rakerd, maître-assistante en Psychologie à l’Université du Michigan (États-Unis).

Partout dans le monde, la population vieillit. Entre l’allongement de l’espérance de vie et la baisse du taux de natalité, la proportion de personnes âgées est en hausse dans de nombreux pays. Si l’on en croit les projections, un habitant de la planète sur cinq aura plus de 60 ans d’ici à 2050, contre un sur huit en 2015.

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Pauline Londeix, stratège en médicaments pour tous

Par     Publié le 05 juillet 2021

La militante pour l’accès aux traitements pour tous, passée par Act Up, a contribué, au sein du réseau international qu’elle a rejoint, à faire plier Sanofi sur la tuberculose. Son nouveau combat : des vaccins contre le Covid-19 pour les pays du Sud.

Pauline Londeix à Rome, le 2 juillet 2021.

Pour nous rencontrer, Pauline Londeix propose une longue balade dans le parc de la Villa Borghèse, à Rome, où elle s’est récemment installée. Déambulant jusqu’au quartier de Testaccio, cette brunette au regard profond s’arrête devant une plaque commémorative signalant l’ancien terrain d’entraînement de l’AS Roma, un des clubs de football les plus populaires d’Italie. « Mon père m’a transmis le goût de l’Italie où il a longtemps vécu, en particulier celui de sa culture. Avec lui, je jouais au football et je discutais des tactiques de jeu », explique-t-elle avec passion. Son père, l’écrivain Georges Londeix (1932-2011), est l’auteur d’un roman intitulé Football, publié en 1972. C’est de lui que cette ardente militante pour l’accès aux médicaments pour tous a hérité son intérêt pour les stratégies.

L'amour immodéré de Moderna pour les paradis fiscaux

16/07/2021

Repéré par Céline Deluzarche sur Politico

Moderna Switzerland GmbH n'a été créée qu'en juin 2020 et ne semble pas avoir été activement impliquée dans le développement de vaccins. | Sam Yeh / AFP

L'entreprise va rapatrier en Suisse l'ensemble de ses bénéfices faits en Europe.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Moderna est une entreprise internationale. Son siège est aux États-Unis, son patron est français et ses comptes... en Suisse. C'est ce que révèle une fuite du contrat passé entre Moderna et l'Union européenne et dévoilé par l'ONG néerlandaise Research on Multinational Corporations (SOMO).

«Les bénéfices de la société sur les vaccins anti-Covid vont finir dans l'un des pires paradis fiscaux du monde», s'étrangle l'ONG. Moderna compte en effet recevoir ses paiements dans le canton de Bâle, en Suisse, l'un de ceux où l'imposition est la plus faible (13% pour les compagnies étrangères, rappelle Politico). Le taux sera en réalité sans doute bien moindre, chaque entreprise négociant habituellement des conditions avantageuses au cas par cas.

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Le cercueil

LE 16/07/2021

À retrouver dans l'émission

40 OBJETS DE LA MONDIALISATION

par Pierre Singaravélou

Enfermer les morts dans des boîtes avant de les inhumer, cela n’a rien d’évident. L'histoire du cercueil est récente en Europe, pourtant, il remonte à la Haute Antiquité au Proche-Orient. Quelle est l'histoire de cet objet dans lequel tout un chacun finit sa vie ?

Petite histoire du cercueil
Petite histoire du cercueil Crédits :  CSA Images - Getty

Le cercueil est un objet récent en Europe dont l’historienne Stéphanie Saugerretrace les origines et les transformations dans l’ouvrage Le Magasin du Monde.

Du linceul au cercueil

Il faut attendre 1801 pour que le préfet de Paris rende pour la première fois en France l’usage du cercueil obligatoire, y compris pour les indigents de la capitale.
C’est une révolution, car jusque-là en Europe, la majorité des défunts sont enterrés dans un simple linceul. D’autres régions du monde ignorent le cercueil. En Inde et en Asie du sud-est, c’est la crémation qui domine largement toutes les autres techniques funéraires. Dans les pays musulmans, les corps sont inhumés mais l’utilisation du cercueil est interdite.  

En revanche, cet objet existe depuis la Haute Antiquité au Proche-Orient. D’ailleurs, le mot cercueil provient du grec ancien sarkophagos, transformé en sarqueu au milieu du XIe siècle, qui signifie littéralement « mangeur de chair ». Le cercueil est aussi utilisé couramment en Chine depuis le Xe siècle de notre ère. Parce que les habitants de l’Empire du Milieu sont très attachés à la préservation de l’intégrité physique du corps. À tel point qu’au XVIIIe siècle la loi impériale condamne à la décapitation immédiate celui qui profanerait une tombe ou même rendrait visible un cercueil.  

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Dans la peau d’un artiste de la préhistoire




EL PAÍS (MADRID)  

Cet article a été publié dans sa version originale le 16/06/2021.

Une équipe espagnole de chercheurs en archéologie expérimentale a reproduit les conditions de création des tout premiers peintres. Un véritable défi logistique.

La première fois qu’il s’est aventuré dans une grotte à la seule lumière d’une torche, l’archéologue Diego Garate a mesuré tout le défi technique qu’avait dû être celui des artistes de la préhistoire. “J’avais beaucoup de mal à avancer à l’intérieur de la grotte, moi qui m’étais habitué à les voir éclairées par des spots hyperpuissants”, explique-t-il. “Avec une torche, on voit tout en rouge. Il n’y a pas de spectre des couleurs, tout est dans la gamme des rouges.”

Le SARS-CoV-2 utilise deux voies distinctes pour infecter les cellules humaines

  • Caroline Guignot
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Afin de développer des traitements spécifiques du COVID-19, il est indispensable de comprendre parfaitement les mécanismes précoces régissant l’infection des cellules par le SARS-CoV-2. Or, il existe encore quelques incertitudes sur le sujet, et notamment celui de savoir si le virus pénètre dans les cellules hôtes directement à travers la membrane plasmique ou s’il utilise des compartiments intracellulaires.

Pour le savoir, une équipe de recherche franco-allemande a étudié les mécanismes employés par le SARS-CoV-2 au contact de différents types cellulaires connus pour être infectés par le nouveau coronavirus : cellules épithéliales pulmonaires, intestinales et rénales. Ils confirment en premier lieu que le virus utilise notamment la voie de la TMPRSS2, une enzyme cellulaire nécessaire pour couper la protéine virale Spike en plusieurs endroits afin de permettre au virus de pénétrer dans la cellule. Il s’agit d’un mécanisme cellulaire rapide, qui nécessite environ 10 minutes.

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« On assiste à un glissement du refus du corps comme destin vers un intérêt pour le corps comme objet »

Par    Publié le 12 juillet 2021



« A l’heure où prolifèrent les corps virtuels, où s’échangent le sang et les organes, où s’estompe la frontière entre le mécanique et l’organique, où l’on s’approche de la programmation de l’espèce et de la réplication de l’individu, il est plus que jamais nécessaire d’éprouver la limite de l’humain : “Mon corps est-il toujours mon corps ?”  », s’interrogeait Jean-Jacques Courtine dans le troisième volet de l’Histoire du corps (Le Seuil, 2006)Territoire de modifications, lieu d’expérimentations, matière librement façonnable au gré des désirs, mais aussi lieu d’injonctions pesantes, de vulnérabilités, où viennent s’incarner inéluctablement les inégalités sociales, raciales, et où s’inscrivent les violences : au cours d’une année marquée par la pandémie, l’isolement, les violences policières, le corps s’est illustré dans ses paradoxes.

« Le racisme a des effets corporels multiples »

Par    Publié le 13 juillet 2021



« Voilà ce que je voudrais que tu saches : en Amérique, c’est une tradition de détruire le corps noir – c’est un héritage. » Une colère noire (Autrement, 2016), de l’essayiste Ta-Nehisi Coates, accompagne le renouveau du mouvement antiraciste américain. Vendu à 4 millions d’exemplaires, il est centré sur l’expérience subjective du « corps noir » – l’expression est employée 82 fois dans ce court texte adressé à son fils  dans cette Amérique que l’on espérait encore « postraciale » quelques années auparavant. Le vaste mouvement de protestation qui a suivi la mort de George Floyd a vu se diffuser cette rhétorique du « black body » pris dans des statistiques attestant qu’un siècle et demi après la fin de l’esclavage, habiter un corps noir façonne encore les vies, signe un destin, pire, expose à la fatalité.

«La méditation de pleine conscience porte gravement atteinte à la laïcité», pour le président de la Ligue des droits de l’homme

par Justine Wild  publié le 12 juillet 2021 à 10h59

Alors que le ministère de l’Education nationale examine la possibilité de déployer la pleine conscience dans plusieurs établissements scolaires, le président de la Ligue des droits de l’homme Malik Salemkour dénonce une atteinte à la laïcité.

Faire le vide dans sa tête. Rester attentif à son environnement, aux mouvements de son corps et laisser venir ses pensées, sans tenter de les contrôler. Concentration maximale sur sa respiration. Résultat : une meilleure gestion du stress, de la colère et autres émotions nocives. Telles sont les promesses alléchantes de la méditation de pleine conscience (MPC). Cette méthode d’origine bouddhiste connaît une popularité croissante, jusqu’aux bancs mêmes de l’école publique. Le député LREM d’Ille-et-Vilaine Gaël Le Bohec a proposé d’expérimenter cette pratique dans près de 250 classes, du CM1 à la cinquième. Cette idée, examinée par le ministère de l’Education nationale, a provoqué l’ire de la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui a publié un communiqué contre le projet. Le président de l’association, Malik Salemkour, alerte l’opinion publique sur la dangerosité d’une telle introduction dans les programmes scolaires et rappelle les missions de l’Etat vis-à-vis de ses enfants.

Pourquoi publier un tel communiqué contre la méditation ?

La volonté d’imposer, de surcroît à des enfants, une technique sur laquelle se cristallisent des doutes et des contestations, est problématique. La LDH a donc jugé normal de mettre en garde les citoyens quant aux risques induits par l’introduction de la méditation de pleine conscience à l’école : d’une part, les attaques de panique et épisodes psychotiques ; d’autre part, les craintes de manipulation par des mouvances sectaires. Car cette méthode se trouve d’ailleurs dans le viseur de certaines associations de lutte contre les dérives sectaires comme la Miviludes, qui rappellent que l’on ne connaît pas les effets à long terme d’une telle ingérence dans le comportement des enfants et dans leur conscience.

La méditation de pleine conscience est-elle dangereuse pour les enfants ?

par Rebecca et Laurent Bègue-Shankland, professeurs de psychologie, universités de Lyon et Grenoble, Antoine Lutz, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm et à l'université de Lyon-I, Jean-Gérard Bloch, professeur de médecine, université de Strasbourg et Christophe André, psychiatre  publié le 12 juillet 2021

La Ligue des droits de l’homme s’inquiète de la possible introduction de cette pratique à l’école. Pour un collectif de psychiatres et de scientifiques, cette approche a des effets bénéfiques tant sur le bien-être des élèves que sur leurs résultats scolaires.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) vient de publier un communiqué mettant en cause la pratique de la méditation de pleine conscience à l’école. Elle y exhorte Jean-Michel Blanquer à fermer les portes de l’école publique à des pratiques jugées non seulement contradictoires avec la laïcité, mais aussi potentiellement nocives pour les enfants. D’abord dénoncée comme inefficace, la pleine conscience y est ensuite assimilée à une lobotomisation douce : conditionnement avec perte d’esprit critique et assujettissement de l’individu, baisse de la vigilance conduisant les pratiquants vers des états de sujétion narcotique. Ces allégations sont étonnantes et erronées.

Le marché dérégulé des psychothérapies

12 juillet 2021


La crise de la Covid-19 a mis en évidence les vulnérabilités psychiques des Français, l’importance des prises en charge psychothérapiques et le peu de moyens dont disposent les services de psychiatrie hospitalière. Cet état des lieux doit également aborder le vaste champ des psychothérapies pratiquées en libéral, dont le manque de régulation est en décalage avec leurs enjeux éthiques.

Le grand public a souvent du mal à s’orienter entre les divers professionnels qui entourent le champ des psychothérapies (psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, psychanalystes, psycho-praticiens…) et entre les multiples approches de psychothérapie (cognitive et comportementale, psychanalytique, systémique, rogerienne…). En France, la question de la réglementation du statut de psychothérapeute a fait l’objet de vives polémiques pendant des décennies – notamment du fait des réticences des psychanalystes – jusqu’à la promulgation du décret n° 2010-534 du 20 mai 2010[1]. Depuis lors, les professionnels doivent – en théorie – demander leur inscription au Registre national des psychothérapeutes, tenu par les agences régionales de santé. L’usage du titre est accordé automatiquement aux psychologues et aux psychiatres diplômés. Les médecins non psychiatres et les psychanalystes doivent quant à eux réaliser une formation supplémentaire de deux cents heures (qui porte notamment sur le diagnostic, la psychopathologie et les orientations psychothérapeutiques), ainsi qu’un stage de deux mois. Les professionnels n’appartenant à aucune de ces catégories doivent attester d’une formation longue de quatre cents heures et d’un stage de cinq mois.

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