blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 23 avril 2020

Secret médical Les médecins sous pression des assureurs

Résultat de recherche d'images pour "que choisir logo"
Publié le : 19/03/2020 

Les assureurs font remplir des questionnaires de santé par les médecins traitants de leurs clients avant ou après la souscription d’un contrat. Totalement illégal !

Les manoeuvres intrusives des assureurs font perdre du temps aux praticiens tout en ignorant leurs obligations déontologiques. Que ce soit dans le cadre d’une assurance vie, d’un contrat de prévoyance ou d’un emprunt immobilier, ils ont pris l’habitude de s’adresser aux médecins traitants de leurs clients et de leur demander des informations détaillées sur leur état de santé. Avant la signature du contrat, pour définir exclusions de garanties et surprimes, mais aussi après souscription pour détecter une fraude qui les dispenserait de servir les prestations dues. Sans trop s’embarrasser du secret médical.

Covid-19, les leçons à mi-parcours : « Le confinement accroît la charge mentale des femmes et le risque de décompensation »

Amandine Le Blanc
| 17.04.2020


Que faudra-t-il retenir de la crise que nous traversons ? La question a été posée par Le Généraliste à dix experts (médecin, économiste, sociologue…). Voici la réponse du Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et addictologue.
« J’ai constaté chez certaines femmes confinées des décompensations mentales, psychiatriques, des épisodes de dépression ou d'anxiété, une surconsommation d'alcool, de cannabis ou d'autres drogues. Le confinement conduit à aggraver des tableaux préexistants et en crée de nouveaux. Il peut aussi aggraver les troubles du comportement alimentaire. Je découvre également l’angoisse que suscite chez les Françaises l’interdiction de faire du sport. Au point que certaines trouvent des stratégies pour aller courir malgré tout, quitte à prendre des risques.

Coronavirus : Véran encourage le port de masques en tissus pour le grand public

Camille Roux
| 22.04.2020



  • Masques tissus

    Coronavirus : Véran encourage le port de masques en tissus pour le grand public

GARO/PHANIE

Dans la perspective d'un déconfinement le lundi 11 mai prochain, la question du port de matériel de protection pour la population se pose. Si au début de l'épidémie, en France comme dans de nombreux pays occidentaux, les gouvernements répétaient que le port généralisé du masque, denrée alors très rare, était inutile, le discours politique a changé.

Un psy au bout de l’écran

Le Temps

Emilie Veillon  Publié mardi 21 avril 2020

SUISSE

Des séances d’hypnose au tchat, en passant par des consultations téléphoniques, les psychothérapeutes et psychiatres romands multiplient les stratégies d’accompagnement à distance. Et craignent une vague de troubles psychiques post-confinement

Un peu plus de 400 personnes aidées en trois semaines. C’est le bilan impressionnant tiré par la trentaine de psychologues bénévoles d’une plateforme romande de soutien gratuit en ligne. Depuis sa création le mois dernier, elle fonctionne tous les jours, du matin au soir, par tchat ou vidéoconférence. «En plus des inquiétudes liées au Covid-19, l’incertitude qui touche plein d’aspects de la vie quotidienne est très déstabilisante, analyse Florine Oury, psychologue à l’origine du projet Covid19-Soutien. Le sentiment de perdre le contrôle sur l’avenir est fort, sachant que personne ne peut dire ce qui se passera, pas même les autorités.»


Covid-19 et addictions : maintenir le lien avec les patients, et s'attendre à en recevoir de nouveaux

PAR 
COLINE GARRÉ
PUBLIÉ LE 22/04/2020

Crédit photo : PHANIE
« Avec 4 à 5 millions d’alcoolodépendants, 13 millions de fumeurs de tabac et un million et demi d’adeptes du cannabis, la France compte parmi les pays européens les plus exposés aux risques d’aggravation des addictions liés au confinement », s'alarme ce 21 avril l'Académie nationale de médecine. 
Pour contenir ces risques, l'Académie recommande notamment de sensibiliser les professionnels au risque d’interruption des soins chez les personnes suivies pour une pathologie addictive ; et de maintenir l’activité de réduction des risques des structures sanitaires médico-sociales spécialisées en addictologie.

mercredi 22 avril 2020

«LE TEMPS DES OUVRIERS», USINE À GRÈVES

Par Damien Dole et Gabriel Pornet — 

La série docu de Stan Neumann, diffusée le 28 avril sur Arte, revient sur trois siècles de luttes sociales perdues, mais aussi gagnées, et ce au bénéfice de toute une société.

Fillette travaillant dans une usine de filature à Newberry en Caroline du Sud, 1908.
Fillette travaillant dans une usine de filature à Newberry en Caroline du Sud, 1908. Photo Lewis Hine

«Lhistoire les a changés et ils ont changé l’histoire, transformé notre façon de penser et de vivre ensemble. Sans eux, ni voyages dans l’espace ni suffrage universel.» Dans le Temps des ouvriers, série documentaire en quatre volets diffusée à partir du 28 avril sur Arte et dont le premier épisode est visible en exclusivité sur Libération.fr, Stan Neumann (1) tisse le fil conducteur d’une épopée européenne tragique et largement oubliée. Le documentariste livre un portrait passionnant, poignant et sans aucune condescendance de celles et ceux qui font tourner notre société industrielle. Rythmée par des dessins animés pédagogiques, des chansons et de nombreuses images d’archives, la série navigue entre les époques sans jamais perdre de sa cohérence. Elle fait se succéder témoignages d’ouvriers, à la retraite ou encore actifs, analyses de chercheurs et épisodes historiques racontés par Bernard Lavilliers, voix off au ton juste. «Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Qu’ont-ils en commun ? Qu’est-ce qui les sépare ?»

Dans les quartiers populaires, « à ce rythme, on va se retrouver définitivement hors jeu »

Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Par  Publié le 18 avril 2020


File d’attente pour une distribution de nourriture organisée par l’association Aclefeu et le centre social Toucouleurs à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril.
File d’attente pour une distribution de nourriture organisée par l’association Aclefeu et le centre social Toucouleurs à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril. GUILLAUME HERBAUT POUR « LE MONDE »

Il y a ceux qui ont encore un travail et prennent tous les risques pour le garder. Ceux qui craignent pour l’avenir de leurs enfants. Et il y a ceux qui ont faim. Ce sont souvent les mêmes. Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Ce matin-là, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les premiers sont arrivés à 8 heures, soit trois heures avant l’ouverture des portes de la maison de la jeunesse de la ville. A 11 heures, la file d’attente s’étirait sur 300 mètres. Mercredi 15 avril, ils étaient des centaines à patienter pour remplir leurs chariots de salades, courgettes, pommes, yaourts et crème fraîche. Sans débourser un centime. Organisée par le collectif Aclefeu et le centre social Toucouleurs, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, cette distribution alimentaire était la troisième en huit jours. 190 personnes se sont présentées la première fois, 490 la deuxième, puis 750.
Les cinquante palettes de nourriture données par des anciens des quartiers, grossistes, semi-grossistes et vendeurs – « qui n’ont pas oublié d’où ils venaient », se félicite le cofondateur du collectif, Mohamed Mechmache –, n’ont pas suffi à répondre à la demande. Du jamais-vu. « Il y a urgence dans ces territoires, tout va se casser la gueule, alerte-t-il. Des centaines de personnes que nous ne connaissions pas sont en train d’apparaître sur nos radars. On ne sait pas comment elles vont trouver les ressources un mois de plus pour se nourrir. »
Dans la queue, il y avait Samia (les prénoms ont été changés), une aide-soignante de 42 ans, mère de quatre enfants, dont le salaire ne suffit plus à financer le budget nourriture du foyer, qui a été multiplié par trois depuis le début du confinement. Il y avait Evana aussi, la mine lasse, assise sur son déambulateur, le visage recouvert d’une épaisse couche de fond de teint trop clair. Evana a 48 ans mais elle en paraît vingt de plus. Elle ne s’est jamais remise d’un accident de voiture qui l’a laissée avec le bassin cassé. C’était en 2014. Depuis, elle n’arrive pas à rester debout plus de quelques minutes et vit d’une petite pension d’invalidité, qui ne suffit pas à payer son loyer. Le confinement est en train de la clouer sur place. Jusqu’à présent, ses amis et sa famille l’aidaient à boucler ses fins de mois en lui donnant des « petits billets de 10 euros ou 20 euros par-ci, par-là, mais ils ne peuvent plus venir me voir, alors j’accumule les dettes et je n’ai plus rien pour nous nourrir, moi et ma fille ».

« Mes enfants ont faim toute la journée »

Lors de son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’une aide financière exceptionnelle pour « les familles modestes avec des enfants, afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels ». Chaque famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique recevra 150 euros, plus 100 euros par enfant, et les familles touchant des aides au logement percevront également 100 euros par enfant. « Pffff…, souffle Ahmed, ça ne va pas suffire. » Ahmed n’est pas du genre commode. Père autoritaire de sept enfants, il est au chômage partiel depuis que le restaurant dans lequel il fait la plonge a fermé ses portes. « A force de rester là sans rien faire, mes enfants ont faim toute la journée et ce que je touche ne suffit pas ! », lance-t-il, sur les nerfs. Avec l’arrêt de la cantine à 1 euro le déjeuner, il n’a plus les moyens de subvenir aux besoins de sa famille. Une situation qu’il vit comme une humiliation. A peine évoqués les paniers-repas qui lui sont offerts par une association, il raccroche le téléphone sans préavis.
« Dans certaines familles très modestes, le repas de la cantine est le seul repas de la journée de l’enfant, témoigne Eddy, 42 ans, éducateur de vie scolaire dans un lycée du département de Seine-Saint-Denis, qui, « en temps normal », distribue des barquettes à emporter composées des restes du jour aux élèves les plus démunis« Avec le confinement, nous avons créé un groupe WhatsApp pour tenter d’identifier les plus en difficulté, et chacun de nous achète ce qu’il peut pour eux. Le coronavirus a un effet loupe sur tous les dysfonctionnements et toutes les inégalités. »


A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril.
A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril. GUILLAUME HERBAUT POUR « LE MONDE »

Vivre la pandémie avec une maladie mentale


Par Olivier Faucher   16 avril 2020 


QUEBEC


Les personnes qui vivent avec des troubles de santé mentale vivent chacune à leur façon la crise de la COVID-19. Si certaines sentent que l’anxiété et l’isolement exacerbent leur maladie, d’autres ont l’impression que leur état s’améliore.
Il y a à peine quelques années, François vivait avec une dépression et des idées suicidaires. S’il réussit aujourd’hui à maintenir sa santé mentale, c’est grâce à son implication dans l’organisme communautaire CAMÉÉ (Centre d’activités de Montréal-Nord pour le maintien de l’équilibre émotionnel).
«Si je devais rester chez moi [seul] pendant un mois, les idées suicidaires reviendraient et pendant deux mois, je pense que je passerais à l’acte », confie-t-il.

mardi 21 avril 2020

Protocoles « sauvages » et « apprentis sorciers » : le collectif FakeMed s'alarme de la quête sans foi ni loi d’un « remède miracle »

PAR 
PASCAL THOMERET
-  
PUBLIÉ LE 21/04/2020

Crédit photo : Fakemed
« Si rien n’est fait aujourd’hui, comment empêcher demain la mise en place d’expérimentations dangereuses ne respectant ni l’éthique, ni les conventions internationales, ni les principes scientifiques de base de conduite des essais cliniques ? », alerte ce mercredi le collectif FakeMed qui demande aux instances ordinales et gouvernementales de dénoncer ces pratiques, « voire de les sanctionner »
Chaque semaine, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, apparaissent « de nouveaux traitements parfois présentés comme miraculeux, ne reposant le plus souvent sur aucune base clinique fiable », fustige le président du collectif, Cyril Vidal.

Le Covid-19 sera reconnu maladie professionnelle pour les soignants, promet Véran

PUBLIÉ LE 21/04/2020

Crédit photo : AFP
Le Covid-19 sera reconnu de façon « automatique » comme maladie professionnelle pour le personnel soignant, mais pas pour les autres catégories de travailleurs, qui devront se soumettre aux procédures classiques, a indiqué mardi le ministre de la Santé, le Dr Olivier Véran.

Dans leur tête

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
Le 21/04/2020

Dans leur tête, il y a... une amoureuse imaginaire, une balle de ping-pong et des bourdonnements incessants.
Dans sa tête.
Dans sa tête.  Crédits : Ricardolr - Getty
Augustin a 15 ans quand il s'invente une petite amie, pour faire comme tout le monde, rentrer dans la norme. Une fille idéale, qu'il ne présentera jamais à ses copains et dont il tombe quelque part un peu amoureux.
Lors d'une soirée j'ai rencontré cette fille, Léa. Je l'ai juste croisée, mais je l'ai trouvée particulièrement jolie. Quelques jours plus tard je croise un camarade de classe dans le métro, et je lui dis : "J'ai du nouveau : maintenant j'ai une copine." C'est à ce moment-là que ça a commencé. 
Un jour je suis arrivé en classe. Je tirais une tête de trois mètres de long. Je ne sais pas pourquoi, j'ai aussitôt dit que Léa, mon ex, m'avait recontacté, que sa maladie orpheline était revenue, et que j'étais dévastée. 
Je me suis mis à croire à mon mensonge. Je maigrissais, je faisais des cauchemars, j'en pleurais : c'était devenu réel. De fait, j'étais triste pour moi-même, et suis devenu encore plus irritable qu'avant. 

LINGUISTIQUE Dans le secret des langues à clics

cnrs-le-journal-logo - La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences
par  Laure Cailloce   21.04.2020


Local d'enregistrement à Mwangeza, en pays hadzabe. Les scientifiques ont emporté sur le terrain des instruments qu’on retrouve habituellement dans les seuls laboratoires de phonétique.Le rift tanzanien est la région d’Afrique qui rassemble l’une des plus grandes diversités linguistiques. Parmi les dizaines de langues présentes, le hadza et l’iraqw, deux langues à consonnes complexes, ont été étudiées pour la toute première fois avec du matériel de laboratoire. Didier Demolin et Alain Ghio reviennent sur cette mission hors norme.
Cela fait longtemps que la région du rift tanzanien intéresse les linguistes. « C’est la seule région d’Afrique où l’on retrouve les quatre grandes familles de langues africaines, raconte Didier Demolin, chercheur en phonétique expérimentale et directeur de l’Institut de linguistique, phonétique générale et appliquée, à Paris. À savoir : les langues nilo-sahariennes (comme le masaï), les langues du groupe Niger-Congo (comme les langues bantoues), les langues afro-asiatiques comme l’iraqw que nous étudions, et les langues khoïsans surtout localisées dans le sud de l’Afrique et qui sont présentes en Tanzanie via le hadza et son millier de locuteurs. » L’iraqw et le hadza : deux langues à consonnes complexes du rift tanzanien qui intéressent tout particulièrement les spécialistes par leur incroyable richesse.

Une étude biomécanique inédite

« Les langues khoïsans, auxquelles appartient le hadza, peuvent compter jusqu’à 130 phonèmes, contre une trentaine en moyenne dans les langues du monde, rappelle Didier Demolin. Elles représentent à elles seules une bonne moitié de la capacité phonatoire de l’homme, soit la moitié de tous les phonèmes que notre conduit vocal et nos articulateurs sont physiologiquement capables de produire ! »
Le hadza possède 65 consonnes différentes, dont une douzaine de clics.


Alexis Lavis : “En Chine, la discipline ne se relâche pas”

Mis en ligne le 21/04/2020



© Tyrone Siu/Reuters
 Le 24 février 2020, dans le district de Tsim Sha Tsui de Hongkong, deux jeunes mariés et leur famille, tous masqués prennent la pose. © Tyrone Siu/Reuters

Professeur de philosophie à Pékin, Alexis Lavis a vécu le développement de l’épidémie entre Chine et France. Il nous raconte son expérience, son quotidien, et éclaire la manière dont confucianisme, taoïsme et bouddhisme ont permis aux citoyens chinois de traverser cette crise.

Où vivez-vous en Chine ? Et comment cette période particulière s’est-elle déroulée pour vous ? 
Alexis Lavis : J’habite à Pékin, où j’enseigne la philosophie à l’université Renmin. J’ai la particularité d’avoir vécu le développement de l’épidémie à la fois en Chine et en France. Après avoir passé les fêtes de fin d’année en France, je suis retourné en Chine fin décembre, alors que les inquiétudes autour de la situation à Wuhan montaient. Un climat d’incrédulité, de peur, voire de paranoïa s’est développé, surtout à Pékin, ville très marquée par les épidémies de Sras [syndrome respiratoire aigu sévère] et de grippe aviaire. Nous étions alors en pleine préparation des fêtes du Nouvel An Chinois, période de mouvements massifs de population durant laquelle les gens retournent dans leur province visiter leur famille ou partent tout simplement en vacances. Quand Wuhan et la province du Hubei ont finalement été soumises à un confinement strict, les déplacements dans le pays ont été très réglementés, ou bloqués. Beaucoup de monde s’est retrouvé coincé, en l’absence de vols intérieurs. À Pékin, ce n’est pas cette règle du confinement strict qui a été adoptée, mais une série importante de mesures de prévention, relatives à la circulation des personnes et à la distanciation sociale, au port général de masque, à la fermeture des écoles et autres lieux de rassemblement… C’est à ce moment que j’ai appris la mort de mon père. Je suis revenu à Paris fin février pour préparer ses funérailles et retrouver ma famille. Je suis resté trois semaines, ayant pris un congé. 

Après le confinement, il faudra estimer le travail à sa juste valeur

Par Aurélie Jeantet, Sociologue. Maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle. Laboratoire CNRS Cresppa — 
Employés de la société Derichebourg dans les rues de Paris, le 16 avril.
Employés de la société Derichebourg dans les rues de Paris, le 16 avril. Photo Joel Saget. AFP

Cette crise sanitaire bouleverse notre regard sur certains métiers. Les invisibles d'hier (livreurs, caissières, chauffeurs, téléopérateurs, personnel d’entretien…) apparaissent enfin comme indispensables. Comme si le théâtre du monde du travail connaissait une nouvelle redistribution des rôles.

Pourquoi les travailleurs sociaux sont-ils oubliés de cette crise ?

Par Vanessa Julien, psychologue clinicienne à la la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et psychanalyste — 

Pendant que les hôpitaux débordent de situations dramatiques, les services sociaux, les foyers de l’enfance, les prisons, contiennent la détresse de personnes encore plus isolées depuis la crise sanitaire. Pourtant, les travailleurs sociaux continuent de les accompagner dans l'ombre sans protections ni moyens supplémentaires.

Les enfants ne sont pas les agents du Covid que l'on croit

Par Nathalie Raulin — 
Une école de Toulouse gardant des enfants dont les parents sont obligés d'aller travailler, le 16 avril.
Une école de Toulouse gardant des enfants dont les parents sont obligés d'aller travailler, le 16 avril. Photo Lionel Bonaventure. AFP

Dans une étude sur le cluster de Haute-Savoie, publiée le 11 avril aux Presses universitaires d'Oxford, des chercheurs français ont établi la faible contagiosité d'un enfant contaminé.

La phylodynamique, l’autre traque du coronavirus

Ce nouveau champ d’études élabore des arbres généalogiques à partir des traces relevées dans le génome du virus et d’algorithmes
Par  Publié le 20 avril 2020
Mappemonde montrant l’origine des séquences génétiques et les probables importations du virus d’un pays à l’autre.
Mappemonde montrant l’origine des séquences génétiques et les probables importations du virus d’un pays à l’autre. NEXTSTRAIN
Le grand public est habitué, grâce aux faits divers ou aux séries télé, à ce que l’ADN aide à confondre les coupables. Mais avec l’épidémie de Covid-19, un autre genre de police génétique est à la manœuvre. S’il ne fait aucun doute que le virus SARS-CoV-2 est bien le responsable de près de 165 000 morts, son patrimoine génétique est en train de révéler aux spécialistes quand il a infecté l’homme, d’où il vient, à quelle vitesse il se répand, combien de gens il a touchés…
Ces nouveaux policiers sont des phylodynamiciens, les représentants d’une discipline qui n’a pas vingt ans et qui montre tout son potentiel avec la pandémie en cours. La découverte du probable passage d’une chauve-souris à l’humain ? C’est la phylodynamique. L’origine d’une contamination dès novembre 2019 en Chine ? C’est encore elle. Les signes de ralentissement de l’épidémie dans certains pays ? Toujours elle. Les origines multiples de l’épidémie en France ? Encore et toujours elle…
« L’idée de la phylodynamique est que la manière dont les virus se propagent laisse des traces dans leur génome », précise Samuel Alizon, chercheur CNRS de l’équipe Evolution théorique et expérimentale du laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle, à Montpellier. Ces traces sont si infimes qu’il convient de les examiner avec précaution pour les faire « parler », sous peine de se tromper lourdement. Il s’agit de tout petits changements dans l’enchaînement des quelque 30 000 « lettres » qui constituent le génome de ce virus. Une lettre seulement de différence entre deux génomes est déjà une information précieuse.