En 2012, des matelas entreposés devant la préfecture à Toulouse pendant une manifestation organisée notamment par le Secours catholique. Photo Rémy Gabalda. AFP
On est sans arrêt attaquées et harcelées par des masculinistes sur Internet, alors on préfère ne pas dévoiler notre identité », prévient l’une des administratrices de Féminicides par compagnon ou ex, une page Facebook animée par un collectif féministe qui dénonce le traitement des meurtres conjugaux. Alors ce sera « elles ». Elles, donc, procèdent avec des alertes Google : près de soixante-dix expressions telles que « femme morte », « femme disparue » ou encore « il tue sa compagne », rentrées dans le moteur de recherche. Tous les matins, une trentaine de mails tombent dans leurs messageries, qu’elles épluchent consciencieusement. Ce matin de décembre, elles publient le 123e « féminicide » de l’année 2017 : « vendredi 15 décembre à Cavaillon (Vaucluse), Lou (18 ans) a été égorgée par son petit ami, Mickaël (17 ans). Il s’est ensuite pendu », écrivent-elles.