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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 17 juin 2016

Un décret renforce l'expertise médicale des comités de reconnaissance des maladies professionnelles

09/06/16



Un décret paru dans l'édition du Journal officiel (JO) du 9 juin vise à améliorer la reconnaissance des pathologies psychiques comme maladies professionnelles et le fonctionnement des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).

jeudi 16 juin 2016

Coup de stress pour les services psychiatriques

|16 juin 2016

Evry, hier. Près de 300 personnes se sont mobilisées devant les locaux de l’Agence régionale de santé afin de réclamer que les établissements psychiatriques ne soient pas regroupés avec la médecine générale. (LP/C.Ch.)

 Déjà que la psychiatrie est le parent pauvre de la médecine, il ne faut pas que la situation empire. » Brice, infirmier, est venu le scander devant les locaux de l'ARS (Agence régionale de santé) à Evry. Comme 300 autres manifestants, mobilisés à l'appel de Sud Santé et de la CGT.
Ils veulent obtenir une dérogation pour que leur établissement, Barthélémy-Durand (« BD », réparti sur des sites à Etampes, au Perray-Vaucluse de Sainte-Geneviève-des-Bois et des entités autres qu'hospitalières) ne soit pas rattaché au 1 er juillet à un groupement hospitalier de territoire (GHT). Un acronyme barbare qui désigne la fusion de différents hôpitaux et/ou services. En l'occurrence, l'activité psychiatrie serait rattachée dans un premier temps à un GHT rassemblant Longjumeau, Juvisy et Orsay. « La psychiatrie doit avoir des budgets propres, réclame Priscilia, infirmière. Les hôpitaux préféreront investir dans des nouveaux scanners. En psychiatrie, tout est basé sur l'humain, les relations avec les patients. Des choses qui ne sont absolument pas quantifiables, comme les actes chirurgicaux par exemple. »
Josian, cadre de santé à BD, va plus loin. « Si la psychiatrie n'échappe pas à ces GHT, on a des risques de revenir à une prise en charge asilaire. Car nos centres médicaux psychologiques vont disparaître au fur et à mesure, ce qui signifie moins de proximité et de suivi. »

Dans la disruption par Bernard Stiegler


Les Nouveaux chemins de la connaissance 
Depuis le 11 Septembre, les actes de folie barbare ne cessent de se multiplier. Pourquoi ? Pour Bernard Stiegler, c'est un symptôme de notre époque, qui réalise le rêve de la modernité. A travers la conquête du monde s'opère une désinhibition. Alors, comment en sortir ? La réponse se trouve ici.
Bernard Stiegler
Bernard Stiegler Crédits : mw - Radio France
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CE QU'IL RESTE DE LA FOLIE, DE JORIS LACHAISE La part d'Occident


En sortie sur les écrans français le 22 juin, le documentaire de Joris Lachaise est une passionnante réflexion sur la pratique institutionnelle de traitement de la folie et sa porosité avec les pratiques soignantes traditionnelles.
"La folie n'existe pas". Cette proposition du dramaturge, peintre et sculpteur Issa Samb (Joe Ouakam) en fin de film est en fait à son origine : en pensée traditionnelle africaine, la folie ne peut être abordée individuellement mais comme un symptôme collectif. Il ne s'agit donc pas d'isoler, d'enfermer le patient, mais de le prendre en charge collectivement. C'est à la recherche de ces pratiques et de leurs fondements théoriques que Joris Lachaise s'est rendu à Dakar. Car c'est justement là qu'à partir de 1958, un médecin militaire français a fait rupture avec la psychiatrie coloniale : Henri Collomb a mis en place au centre hospitalier de Fann une psychiatrie désaliénante et ouverte à la culture des patients. Confronté à un cas de possession par des esprits ancestraux, il s'est mis à l'écoute des tradipraticiens pour tenir compte de l'imaginaire qui animait ses patients. Il a également élaboré le principe de l'accompagnant : un proche dispose d'un lit pour maintenir le lien entre l'intérieur de l'institution et le milieu familial.

Pour élever leurs enfants, les pères s’inspirent de plus en plus de leur mère

LE MONDE  | Par Gaëlle Dupont
Le temps des « nouveaux pères » est-il arrivé ? Une enquête publiée par l’Union nationale des associations familiales (UNAF), jeudi 16 juin, témoigne en tout cas d’une évolution des représentations et des attentes paternelles.
Des questionnaires ont été envoyés dans quarante-huit départements à des familles bénéficiant d’aides des caisses d’allocations familiales (CAF). Quelque 11 000 pères d’enfants âgés de 4 à 20 ans ont participé à cette enquête. « Le taux de retour, de 11 %, est élevé,relève Marie-Andrée Blanc, la présidente de l’UNAF. Jamais personne ne s’inquiète du rôle des pères et de leur perception. Nous voulions aller à leur rencontre. »
Les résultats signalent un changement dans les mentalités : ces pères ne veulent pas être comme ceux d’hier. Seuls 14 % des hommes interrogés déclarent élever leurs enfants comme leur propre père, contre 48 % de manière « plutôt différente » et 38 % de manière « totalement différente »« Ils disent être plus à l’écoute, dialoguer davantage, être plus proches de leurs enfants, plus affectifs, s’impliquer davantage dans leur scolarité que leur père ne l’avait fait avec eux », relève l’étude. Leur propre père était « peu ou pas impliqué » (60 % des réponses).
Ils sont nombreux (45 %) à s’inspirer d’autres personnes dans leur propre exercice de la paternité. Les pères citent le plus souvent leur mère (43 %), puis leur conjointe (20 %). Sans pour autant les imiter puisque la plupart disent agir de façon « différente » de la mère avec leurs enfants (55 %).

mercredi 15 juin 2016

A quelques jours du Tour de France, la Psycyclette fait pédaler les malades psychiques


 |  Par


15/06/2016 
PSYCYCLETTE
SANTÉ - "Grâce à cette course, mon frère ne se voit plus comme un boulet". Les mots de Laurent Julliard sont crus et francs. Il est le frère d'une personne atteinte de schizophrénie et ensemble, ils participent depuis deux ans à la Psycyclette, une course à vélo un peu spéciale.
La troisième édition commence ce mercredi 15 juin, au départ de Toulouse et Évreux. Ceux qui partent d'Angers et de Caen démarreront le 17 juin. Cela fait 4 parcours qui se termineront le 22 juin au Sénat à Paris. Organisés par l'Union des familles de malades psychiques, elles réunissent des personnes malades, bien sûr, mais aussi des soignants et des proches.
Laurent Julliard est parti depuis Toulouse pour la première étape de la course. Puis, il rejoindra son frère en poste à Vichy pour la continuer avec lui.
"J'ai eu envie d'y participer parce que j'étais rentré dans une relation avec mon frère qui ne me plaisait pas, raconte Laurent Julliard au HuffPost. Je n'étais plus son petit frère, mais son curateur. La relation fraternelle qu'on devait avoir s'était effacée. Ce projet à vélo a changé notre point d'équilibre. Dans cette course, la maladie n'est pas au centre de l'attention. Mon frère n'est plus ce malade que je dois protéger, il est un coureur cycliste comme tous les autres. D'ailleurs, c'est drôle, l'an passé, je me suis demandé pendant tout le début de la course si telle ou telle personne était malade ou non. Au bout d'un moment, cette question a disparu, un autre rapport s'installe, l'autre devient égal."
course velos
Laurent à gauche et son frère.

Quand le récit de soi aboutit à la création du métier de biographe hospitalier

 - HOSPIMEDIA

LE FAIT

Récits témoignages ou récits de soi. Un recueil de l'association Cordia mis en parallèle avec le travail de la biographe hospitalière Valéria Milewski. Deux projets, une même orientation ? Pas si sûr. L'un parle du quotidien dans la maladie, l'autre simplement d'une vie. Pour chacun de ces projets coconstruits, la parole est pourtant libératrice.

L'ANALYSE

Neuf résidents d'appartements de coordination thérapeutique de l'association Cordia ont confié à une journaliste, Bérénice Geoffray, leurs forces et leurs fragilités quotidiennes dans leur lutte contre leur maladie chronique. Le projet témoignages de l'association a permis d'aboutir à la publication d'un recueil intitulé Derrière les maux, la vie, publié chez Fauves éditions. Cet ouvrage se veut aujourd'hui un guide dans l'accompagnement d'autres personnes, touchées elles aussi par une telle maladie. Car en partageant leurs expériences, les résidents se placent en tant qu'experts et peuvent aider à leur tour. Charge à chaque professionnel de Cordia et d'autres associations de travailler désormais avec ce livre, désigné par son auteur comme un outil ressource du savoir du malade et un outil tiers d'ouverture au dialogue. "Témoigner, c'est laisser une trace et retrouver sa place de sujet vis-à-vis des autres", éclaire Bérénice Geoffray. En leur donnant la parole, ce récit de soi permet en outre aux résidents de renforcer leur propre estime et d'engager un processus de redémarrage vers plus d'autonomie. 

ÉTHIQUE Plus de la moitié des auteurs de maltraitance aux âgés sont issus de l'entourage familial

Le message principal de la onzième journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées est une nouvelle fois de "briser le silence". La consigne ne semble pas anodine ni trop répétitive. À la veille du 15 juin, plusieurs associations ont donc réitéré leur soutien à cette lutte.

mardi 14 juin 2016

GHT : la boîte à outils est en ligne

Anne Bayle-Iniguez   14.06.2016

Le ministère de la Santé vient de mettre en ligne sur son site Internet la boîte à outils permettant aux établissements publics de se constituer en groupements hospitaliers de territoire (GHT).
Les hôpitaux doivent remettre aux agences régionales de santé (ARS) les grandes orientations de leur projet médical partagé avant le 1er juillet 2016 (pour finalisation un an plus tard).
On y retrouve entre autres des fiches repères, des notices, des modèles de documents (convention constitutive, certification HAS), des guides pratiques (télémédecine, équipes et de territoire), etc.
Deux guides sur la convergence des systèmes d’information et sur la fonction achat ainsi que des modèles de convention d’association et de partenariat devraient compléter ce kit dans l'été.

Voyage au cœur des cellules

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par David Larousserie
Des microtubules à l’œuvre pendant la division cellulaire.
Des microtubules à l’œuvre pendant la division cellulaire. RIEDER & KHODJAKOV, VISUALS UNLIMITED /SCIENCE PHOTO LIBRARY/COSMOS
Les scènes qui vont suivre sont spectaculaires et à peine croyables. Pourtant elles sont bien réelles. Elles se déroulent chaque seconde, chaque minute dans la moindre des milliards de cellules de notre organisme, sur notre peau, dans notre cerveau, notre foie, nos reins… Et si, par malheur, elles tournent mal, c’est souvent la catastrophe.
Pour les découvrir, traversons la membrane qui constitue l’enveloppe de ces cellules, petits sacs souples de quelques dizaines de micromètres de large. A l’intérieur flotte un compartiment capital, le noyau, renfermant les précieux chromosomes. Mais, autour, on trouve d’autres molécules tout aussi vitales : des centaines de filaments creux de quelques micromètres de long et 25 nanomètres de diamètre, appelés microtubules. Ils forment un ensemble à peine moins informe qu’un plat de spaghettis, au premier regard, mais tellement plus riche et complexe.
A l’un des bouts de chacun de ces tubes papillonnent des petits morceaux de molécules trois fois plus petits que le trou du filament. Régulièrement, comme des Lego, ils s’accrochent aux extrémités de la paroi du tube, augmentant peu à peu sa taille, brique par brique, à raison de quelques micromètres par minute. L’assemblage consomme de l’énergie, mais se fait tout seul. Tels des tentacules explorant les abysses, ces protubérances poussent au cœur du cytoplasme cellulaire.
Soudain, le bel édifice se disloque par la tête, tel un plumeau. Tout le tube peut se défaire, mais le processus peut aussi s’arrêter pour reprendre la construction.
« On est passé d’une cellule vue comme un sac à quelque chose de plus organisé avec ces filaments en réseau occupant tout l’espace. On a vu la cellule d’un tout autre œil. » Michel Bornen

Les mots peuvent-ils agir sur votre physique ?

Le Monde Blogs   , par Pierre Barthélémy

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© Julien Magne.
L’expérience n’est pas récente, elle fête même ses vingt ans cette année. Mais elle a toujours de quoi fasciner, notamment ceux qui, comme moi, font profession d’écrire, de vivre des mots. Elle montre leur force ; non pas leur force de persuasion, leur capacité à blesser ou à émouvoir, mais une force brute qui agit, sans qu’on s’en aperçoive, sur le physique. L’expérience en question est nichée dans une longue étude publiée en 1996 par le Journal of Personality and Social Psychology. Signé par trois chercheurs de l’université de New York, cet article veut montrer que l’activation, par les mots, de stéréotypes ancrés dans nos cerveaux déclenche inconsciemment des comportements.
Comme c’est souvent le cas en psychologie, l’expérience cache ce qu’elle veut tester pour que les “cobayes” ne se doutent de rien. Ceux-ci (30 étudiants) sont donc invités, dans le cadre d’un pseudo-exercice de vocabulaire, à construire des phrases à partir de mots fournis par l’expérimentateur. Un groupe-témoin se voit présenter des mots neutres tandis que le groupe véritablement testé travaille avec des mots liés au stéréotype américain des personnes âgées (par exemple : vieux, solitaire, Floride, bingo, gris, courtois, rigide, sage, sentimental, retraité, etc.), tout en évitant soigneusement les mots évoquant la lenteur, pour une raison que l’on verra après. Chaque participant reçoit 30 jeux de 5 mots et doit, pour chacun d’entre eux, rédiger une phrase grammaticalement correcte avec 4 des 5 mots fournis. Une fois qu’il y est parvenu, il prévient l’examinateur qui lui indique le chemin à prendre pour rejoindre l’ascenseur et quitter l’immeuble.


Filiation : « Une immense révolution invisible a eu lieu »

LE MONDE  | Propos recueillis par Florence Rosier
QUENTIN BERTOUX POUR "LE MONDE"
Sociologue et directrice d’étude à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Irène Théry a présidé le groupe de travail qui a publié, en 2014, le rapport « Filiation, origines, parentalité - Le droit face aux nouvelles valeurs de responsabilité générationnelle », à la demande du ministère en charge de la famille. Le 6 mai, elle publie au Seuil Mariage et filiation pour tous, une métamorphose inachevée (128 pages, 11,80 euros).
La notion « d’enfants de l’amour » a-t-elle un sens aujourd’hui ?
Il faut se souvenir du passé : nous sommes les héritiers de ce que j’appelle un « ordre familial matrimonial ». Selon cet ordre, le mariage est l’institution qui donne un père aux enfants que la femme met au monde. Le cœur du mariage est la présomption de paternité : « L’enfant conçu ou né pendant le mariage a pour père le mari. » En face de cette présomption il y a son contraire : l’interdiction de recherche en paternité hors mariage. Edictée par la Révolution française, et reprise par l’article 340 du Code Napoléon en 1804.

Jim O’Neill: « L’antibiorésistance est la plus grande menace sanitaire mondiale »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Paul Benkimoun
Jim O’Neill, secrétaire d’Etat britannique au commerce.
Jim O’Neill, secrétaire d’Etat britannique au commerce. CLARE RYAN / AMR
A la demande du gouvernement britannique et en collaboration avec la fondation caritative Wellcome Trust, Lord Jim O’Neill a dirigé une mission sur la lutte contre les infections résistantes aux traitements dans le monde. Publié le 19 mai, le rapport final présenté par l’ancien économiste en chef de la banque Goldman Sachs, devenu secrétaire d’Etat au commerce dans le gouvernement de David Cameron, a été très remarqué tant par ses constats que par ses recommandations audacieuses.
Quelle est l’ampleur du problème de la résistance aux antibiotiques ?
Il est énorme. Nous estimons que d’ici à 2050, le nombre des décès liés à la résistance aux antimicrobiens pourrait atteindre 10 millions par an dans le monde. Cela dépasserait le nombre de décès actuellement provoqués par le cancer. A ce coût en vies humaines, il faut ajouter un coût économique cumulé de 100 000 milliards de dollars en termes de perte de production mondiale d’ici à 2050, si aucune mesure n’est prise, soit plus que la taille de l’économie mondiale.

La sexualité des jeunes marquée par les inégalités entre les sexes

LE MONDE  | Par Gaëlle Dupont
Dans les salles de « Zizi Sexuel l’expo », conçue par la Cité des sciences et de l’industrie avec Zep et Helène Bruller, en octobre 2014.
Dans les salles de « Zizi Sexuel l’expo », conçue par la Cité des sciences et de l’industrie avec Zep et Helène Bruller, en octobre 2014. PATRICK KOVARIK / AFP
L’éducation à la sexualité est indispensable pour atteindre l’égalité entre filles et garçons au moment crucial de l’adolescence. A cette période, les visions stéréotypées des rôles de chaque sexe et les phénomènes de réputation peuvent créer des difficultés. Or, cet enseignement est insuffisamment mis en œuvre, notamment dans l’éducation nationale, bien qu’il y soit obligatoire.
Tel est en substance le message que doit délivrer le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) dans un rapport consacré à la sexualité des jeunes remis à la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et celle des droits des femmes, Laurence Rossignol, mercredi 15 juin. L’instance indépendante, placée auprès du premier ministre, fera des propositions afin d’engager une mobilisation.
Etre « désirable », mais « respectable »
Après avoir mis en lumière les difficultés d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou encore l’omniprésence du harcèlement de rue, le HCE se penche sur un sujet mal connu et propice aux fantasmes. Les informations sur la sexualité des jeunes sont parcellaires. Des données récentes montrent une stabilité de l’âge lors du premier rapport sexuel, à 17,6 ans pour les filles et 17,2 ans pour les garçons. La contraception est massivement répandue chez les jeunes de 15 à 19 ans. Le nombre d’avortements décroît depuis 2010 dans cette tranche d’âge.

Prise en charge de la douleur: la fracture Europe/Etats-Unis



La douleur chronique affecterait environ un tiers des Américains. Elle constitue à ce titre, un des motifs les plus fréquents de consultation et ce n'est donc pas tout à fait un hasard si les dirigeants du "World Institute of Pain" ont choisi la ville de New York pour leur congrès annuel qui s’est tenu du 20 au 23 mai 2016. Un congrès de haut niveau comme de coutume et un taux de participation stable par rapport aux années antérieures avec 2500 spécialistes de divers pays et horizons, rhumatologues, neurologues, oncologues, diabétologues etc.
Les opioïdes étaient initialement indiqués dans les douleurs sévères d'origine cancéreuse. Mais peu à peu les indications se sont étendues aux douleurs d'origines non cancéreuses, ostéo-articulaires et neuropathiques. La conséquence est aujourd'hui une augmentation spectaculaire du mésusage et de la toxicomanie aux Etats-Unis au point que certains experts emploient le mot épidémie.

Dépendance au travail pour le personnel hospitalier, une question de hiérarchie

 25/05/2016

La dépendance de travail, aussi appelée « workaholisme », est un concept relativement récent et qui n'est pas encore clairement défini. Les travaux ont abouti à des taux de prévalence très variables du fait de la diversité des modèles utilisés et des populations étudiées.
Dans cette nouvelle étude, les auteurs ont cherché à évaluer les caractéristiques de la dépendance au travail parmi le personnel médical de l'hôpital de Nantes.
Tous les médecins exerçant dans cet hôpital universitaire ont été invités à participer à une enquête basée sur deux questionnaires : un test évaluant le risque d’addiction au travail (WART-Work Addiction Risk Test) et un questionnaire (Job Contents Questionnaire) destiné à apprécier les exigences psychologiques, la latitude décisionnelle, le soutien social, les exigences physiques et l’insécurité liés au travail.

La dépression en héritage

02/06/2016

Si l’incidence transgénérationnelle des troubles dépressifs est bien documentée, et confirme  l’accroissement du risque psychopathologique chez les enfants de parents déprimés, l’évolution de ce risque à plus long terme (autour de la quarantaine) restait méconnue. The American Journal of Psychiatry publie le troisième volet d’une enquête épidémiologique sur l’influence au long cours des troubles dépressifs parentaux sur la santé mentale de leur progéniture.
Réalisée aux États-Unis et portant sur le devenir de 103 enfants de parents «modérément à sévèrement déprimés », par rapport à celui de 44 enfants de parents non déprimés (issus d’une communauté avec le même profil sociologique), cette étude longitudinale (menée depuis 1982 et poursuivie jusqu’en 2015, pendant environ 33 ans) compare le risque psychopathologique, au fil de trois décennies, dans ces deux populations (âge moyen : environ 47 ans en fin d’étude) à risque familial « faible » (parents non déprimés) ou « élevé » (parents déprimés). Précisons que la méthodologie de cette étude emprunte à celle des essais contrôlés car pour ne pas être influencés dans leurs évaluations cliniques, les praticiens examinant ces enfants restaient dans l’ignorance du statut des parents (déprimés ou non), plusieurs années auparavant.

L’anxiété au cours de la grossesse, c’est particulier

 03/06/2016

L’anxiété accompagnant la grossesse retient l’attention des chercheurs, mais des interrogations demeurent sur sa spécificité. Portant sur 354 femmes, une étude réalisée aux États-Unis a évalué la symptomatologie anxieuse et/ou dépressive par des questionnaires et des entretiens cliniques (à 20 et à 32 semaines de grossesse, puis à 2 et à 6 mois après l’accouchement).
Cette enquête a été conduite en milieu urbain, sur une population « ethniquement diversifiée », mais majoritairement « à faibles niveaux de revenus. » Elle a permis aux auteurs d’identifier « deux facteurs distincts » d’anxiété liée à la grossesse. Il s’agit d’inquiétudes relatives soit à la santé de l’enfant, soit à sa naissance. Ces deux sources de préoccupations anxieuses montrent des modes d’évolution « distincts » durant la période prénatale, mais des « associations modestes » avec les évaluations générales de l’anxiété et de la dépression, établies à partir des questionnaires et des entretiens  cliniques.

Des disparités dans la prescription de lithium et de clozapine en France

07/06/2016

Les publications des équipes françaises sont trop rares dans la presse spécialisée internationale pour qu’on omette d’évoquer cette étude réalisée en collaboration par des chercheurs de l’Université d’Aix-Marseille, de Bordeaux et de Paris. Consacrée aux disparités géographiques dans les prescriptions de clozapine (un neuroleptique dit atypique) et de lithium en France, cette recherche s’appuie sur des informations collectées auprès du fichier EGB (Échantillon Généraliste des Bénéficiaires)[1], une base de données construite par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés et représentant un échantillon au 1/97ème de la population couverte par l’Assurance Maladie en France, qu’elle ait bénéficié ou non d’un remboursement de soins.