— 9 juin 2016
L’affaire Vincent Lambert a connu jeudi un nouveau coup de théâtre, l’avocate générale près la Cour d’appel de Reims ayant préconisé de revenir sur la décision du juge de première instance de confier la tutelle de Vincent Lambert à sa femme Rachel.
Vincent Lambert est hospitalisé depuis 2008 au CHRU de Reims dans un état végétatif, avec des lésions cérébrales irréversibles suite à un très grave accident de la circulation. Ses parents, des catholiques traditionalistes, veulent absolument qu’il soit maintenu en vie et transféré vers un autre établissement, alors que Rachel Lambert est favorable à l’arrêt des soins.
Saisie par les parents de Vincent Lambert, âgé de 39 ans, la Cour d’appel rendra son arrêt le 8 juillet, ont précisé les avocats des parents et de Rachel Lambert à la sortie de l’audience qui s’est tenue à huis clos.
L’avocate générale Brigitte Montambault considère que «la tutelle doit être confiée à une personne physique et à une personne morale qui pourraient statuer ensemble» sur toute mesure concernant le patient, a déclaré à la presse l’avocat des parents, Me Jean Paillot. Pour les parents, Rachel Lambert «est disqualifiée» pour exercer la tutelle, a-t-il ajouté.
Vers une double tutelle ?
Le 10 mars, saisie par l’équipe médicale du CHRU de la ville, qui réclamait des mesures de«protection globale» du patient, le juge des tutelles de Reims avait confié la tutelle à Rachel Lambert pour une période de dix ans, désignant aussi l’Union départementale des associations familiales (UDAF) comme «subrogé-tuteur», sorte de tuteur suppléant. Se disant«confiant» sur l’arrêt de la Cour d’appel, Me Paillot a estimé qu’une double tutelle «serait une décision raisonnable».